Si la rentrée sociale s'annonce difficile pour la majorité des Algériens du fait qu'elle coïncide avec le début du mois de ramadhan, elle l'est doublement pour le gouvernement d'Ahmed Ouyahia. La rentrée gouvernementale s'annonce plus que laborieuse. Installé fraîchement à la tête de l'équipe gouvernementale, M. Ouyahia aura sur son bureau d'importants dossiers auxquels il devra donner un sérieux coup d'accélérateur pour relever le défi de livraison fixé à 2009. Un programme d'un million de logements, la création de deux millions d'emplois, une autoroute Est-Ouest de 1 200 km, des ouvrages hydrauliques gigantesques, le métro d'Alger, le tramway dans les grandes villes du pays et la réforme du secteur éducatif sont indéniablement les projets les plus importants du programme de relance économique initié par le chef de l'Etat au lendemain de son investiture à la présidence de la République. Abdelaziz Bouteflika en avait fait son cheval de batille durant sa campagne présidentielle d'avril 2004 et en a fait par la suite la colonne vertébrale de son programme présidentiel pour les cinq années du mandat pour lequel il venait de rempiler. Pour relever ces défis, l'Etat a mobilisé pas moins de 200 milliards de dollars pour le parachèvement de tous ces chantiers au titre de la période s'étalant de 2001 à 2009, date butoir pour la réception de tous ces grands chantiers. Au cours de cette même période, soit celle allant de 2001 à 2009, le pays a réussi à maintenir le cap d'une croissance économique hors hydrocarbures de 5% depuis 2000. L'Etat algérien a investi pas moins de 200 milliards de dollars pour doter l'Algérie d'infrastructures modernes. A cela s'ajoutent une baisse fiscale pour les entreprises de l'ordre de 19,8%, une inflation moyenne entre 2000 et 2007 de 2,46%, un service de la dette à moins de 3%, des exportations de biens et de services, un taux de chômage ramené à 11,8% en 2007 et un PIB à 4 000 dollars en 2007 contre 1 600 dollars en 1999. Autant de réalisations qui ont permis au pays de se prévaloir après une décennie de récession économique. Seulement, si l'Algérie a réussi à redresser ses paramètres macro-économiques dans une conjoncture mondiale assez difficile, il semble que les paramètres micro-économiques ne soient pas aussi reluisants. Et pour cause ! De nombreux chantiers du programme présidentiel accusent des retards qui risquent de compromettre leur livraison en 2009. Même si le porte-parole du gouvernement a annoncé le 1er juillet dernier que tous les grands chantiers seront livrés à temps, les responsables des secteurs concernés chargés de la réalisation de ces projets ne sont pas aussi formels. Les uns après les autres reportent les dates de livraison au-delà de 2009, avouant à demi-mot leur incapacité à livrer la totalité de leurs ouvrages à temps. Le million de logements n'est qu'à 44% d'unités livrées en 2008. Selon les dires du premier responsable du secteur, 459 812 logements ont été réceptionnés et, d'ici la fin de cette année, 264 025 autres le seront également. En 2009, il ne restera à réaliser qu'environ 300 000 unités pour boucler le programme du million de logements. Pour les 2 millions d'emplois, même si le taux de chômage a été ramené à 11,8% par la création de centaines de milliers de postes de travail à durée déterminée, le nombre permanent fixé initialement à un million d'emplois semble être difficile à atteindre d'ici l'horizon 2009. L'autoroute Est-Ouest, le plus grand projet du programme présidentiel, qui devait être réceptionnée en 2009, ne sera opérationnelle, selon le ministre des Travaux publics qu'en 2010. Le projet du tramway et du métro seront-ils au rendez-vous annoncé. Rien n'est moins sûr. Alors que l'équipement de la première ligne du métro ne sera réceptionné que d'ici la fin de l'année, les chantiers du tramway peinent à se frayer un passage entre les bâtis urbains. Les grands chantiers de l'hydraulique ne sont pas mieux lotis. Les projets accusent tous de nombreux retards. C'est dire que le gouvernement Ouyahia aura du pain sur la planche. L'équipe gouvernementale devra se surpasser pour atteindre les objectifs fixés par le programme présidentiel. G. H.