Le thème de la violence en milieu urbain a été abordé hier par les invités du forum d'El Moudjahid. Conclusion : les différentes parties concernées, directement ou indirectement, par la question sont unanimes à dire que la lutte contre ce fléau est désordonnée. Chacun loue, dès lors, les efforts sectoriels entrepris sans coordination. Etaient conviés au débat deux représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports, un officier de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), deux agents de la Protection civile, le président de la Confédération des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, et le secrétaire général du Mouvement El Islah. Un des représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports, M. Bahbou, a rappelé les efforts consentis par ce ministère dans le cadre de la politique nationale de la jeunesse. Cette ligne de conduite a été axée sur «la lutte contre l'oisiveté». Pour ce faire, ajoute-t-il, «le ministère a mis des établissements spécialisés à la disposition de la jeunesse». Il indiquera également qu'une direction, affiliée au département de la Jeunesse et des Sports, s'est spécialisée dans le créneau des fléaux sociaux. D'autres associations ont également bénéficié d'aides financières pour mieux encadrer la jeunesse. Pour M. Abidat, de la Confédération des associations luttant pour la sauvegarde de la jeunesse, la question des fléaux sociaux a tout le temps été noyée dans la profusion des réunions et autres conférences sans aucun impact sur le terrain. «C'est trop. Nous avons beaucoup plus parlé sans la moindre action concrète. Nous sommes devant un danger réel. C'est une véritable bombe à retardement», a-t-il déclaré avec véhémence. Le même intervenant s'adressera par la suite aux deux représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports, pour leur signifier intérêt l'excessif accordé au football au détriment de la classe juvénile. M. Abidat promet ainsi des actions de lutte contre les fléaux qui guettent la jeunesse. Une action pilote est prévue pour les 5, 6 et 7 octobre prochain à l'esplanade de la Grande-Poste à Alger avant de la généraliser à tout le territoire national. Cette action vise, expliquera-t-il, à rapprocher des psychologues et des sociologues de la catégorie de jeunes livrés à eux-mêmes. M. Abidat tient à déclarer que la lutte contre la délinquance juvénile et la toxicomanie ne saurait se faire à partir des bureaux. Djamel Benabdeslam, du Mouvement El Islah, estime pour sa part que la violence en milieu urbain «est une véritable tragédie nationale». A. Y.