L'ambassadeur d'Italie en Algérie Giampaolo Cantini nous informe d'une baisse du nombre des migrants clandestins algériens, recensés depuis le début de l'année en cours. Il s'agit des «aventuriers de la mer» qui ont tenté de quitter le pays depuis les côtes de l'Est pour échouer sur celles de son pays, plus précisément en Sardaigne. Au total, ils ont été 219 émigrants clandestins à rejoindre cette partie de l'Europe, contre 408 cas en 2009 et 1 599 en 2008. Ces données sont, certes, positives, mais ne sauraient occulter l'ampleur du phénomène, quand bien même il connaîtrait une légère baisse, eu égard au nombre incessant de candidats à l'exil. D'autant plus que cette baisse serait essentiellement due aux effets de la crise économique, lesquels auraient dissuadé de nombreux candidats de se risquer à compliquer davantage leur vécu. Un récent rapport de l'Union européenne (UE) impute, en effet, cette baisse aux conséquences de la crise financière mondiale, lesquelles ont freiné quelque peu les vagues ininterrompues de clandestins issus du continent noir. Dans des pays où leurs propres citoyens peinent à trouver du travail ou à préserver les empoils qui existent, il ne serait pas très judicieux, en effet, de risquer de trouver une place au paradis. L'Espagne, l'un de ces pays qui ont précisément ressenti les affres de la crise, a toujours été une destination de choix des migrants algériens qui tentent de rejoindre ses côtes depuis l'Oranie. Cela au moment où les plans de restriction et les mesures d'austérité ne cessent de mettre à rude épreuve le pouvoir d'achat des citoyens ibériques. Exaspérés par cette situation, ils l'ont fait entendre, il y a quelques jours, par un rassemblement spectaculaire à Madrid, le premier depuis quatre ans sous l'ère du socialiste Zapatero. En dépit de ce contexte peu favorable à leur accueil, 115 Algériens sont parvenus ces derniers jours sur les côtes ibériques, profitant des bonnes conditions climatiques. Plus au sud de la péninsule des Balkans, la Grèce en l'occurrence, la situation est autrement plus complexe, l'économie de ce pays ayant été quasiment foudroyée par la crise financière au point de constituer l'une des priorités du Vieux Continent. Et le malheur des uns faisant généralement le bonheur des autres, les Algériens ont été nombreux à profiter de l'aubaine du relâchement du contrôle aux frontières grecques, conséquemment à la crise précisément. Désireux coûte que coûte de changer de vie, ils font fi des difficultés économiques et sociales qu'ils peuvent y rencontrer, voire du risque d'emprisonnement avec ce qui s'ensuivra comme traitement inhumain dans les geôles grecques. Face au rush non maîtrisé des migrants, la Grèce a finalement décidé de prendre une batterie de mesures pour y faire face. De l'autre côté de la Méditerranée, les Algériens continueront à attendre des conditions plus propices pour «embarquer» vers l'inconnu pendant que d'autres persisteront à risquer leur vie en dépit de toutes les contraintes. Puisque, penseront-ils, ils n'ont, après tout, rien à perdre. M. C.