Photo : APS De notre envoyé spécial à Syrte en Libye Nasser Hannachi Les ministres des Affaires étrangères arabes et africains ont débattu mercredi et jeudi du voisinage et de la stratégie de partenariat à adopter pour donner un coup de starter effectif aux relations dans le continent. Cette réunion, qui a précédé l'ouverture du second sommet de Syrte qui se tient en terre libyenne, aura balisé des questions qui seront passées en revue, aujourd'hui, en présence des chefs d'Etat. Les travaux préliminaires ont porté sur les dernières négociations au Proche-Orient, le voisinage arabe ainsi «que la mise en place d'un fonds d'investissement volontaire avec une présence arabe forte, notamment l'Algérie», a soutenu M. Messahel, ministre délégué des Affaires maghrébines et africaines. L'examen du projet de la stratégie du partenariat afro-arabe est en fait une démarche entreprise par l'Algérie depuis novembre 73. «Je suis satisfait que les choses reprennent leur cours. La réunion du jour intervient après que la diplomatie algérienne eut déjà balisé le terrain. L'idée de recourir à une stratégie de partenariat est le fruit de la politique algérienne», précise M. Messahel qui met en évidence les grandes opportunités à matérialiser à travers cette alliance. «Il existe de réelles chances d'investissement qui touchent au tourisme comme à l'industrie», devait-il ajouter en mettant en exergue le rapport gagnant-gagnant. Le responsable des affaires africaines rappelle les actions effectuées par l'Algérie en matière de formation dans le continent : «Plus de 40 000 cadres depuis l'indépendance, le service du transsaharien et la mise en place de la Banque arabe africaine. Ce sont des acquis introduits par le concours indéfectible de la diplomatie algérienne. Le recours à ce partenariat arabo-afro devient plus que nécessaire en raison de la complémentarité existant en matière culturelle, sociale…mais également compte tenu des variations mondiales en ce qui concerne le secteur économique. Il reste cependant à définir la conception algérienne dans ce partenariat.» Mais aussi, selon Messahel, à revoir la copie de l'outil, jugé «vétuste», grâce à une approche graduelle tout en préservant ce qui est fondamental. «L'ensemble des pays arabes souhaitent avancer. Nous avons trouvé la nécessité de faire part que les vrais problèmes soient pris en charge. L'organisation peut contribuer à l'efficacité de l'action commune arabe. Il faut clarifier la politique et la rendre plus cohérente», expose M. Medelci ministre des Affaires étrangères à la veille du second sommet arabo- africain qui s'ouvre aujourd'hui à Syrte, en Libye. Cette réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, qui s'est tenue à huis clos mercredi en fin d'après-midi, tentait de mettre au diapason quelques divergences pour espérer un souffle plus concret aux relations liant déjà les pays arabes avant de passer au stade des concertations durant le sommet pour tisser un autre cordon avec le reste du continent. L'action de la réforme du système de la Ligue arabe et la politique de voisinage ont été les deux axes principaux débattus lors de ce conclave. «Les échanges de points de vue arabe ont été élaborés sur la base d'une plate- forme préparée à partir du dernier sommet de Syrte. Il s'agit en outre d'une vision à moyen et long terme sur tout ce que doit être la Ligue arabe du point de vue institutionnel, capacité, et efficacité compte tenu des enjeux importants qui dépassent la sphère arabe et le Moyen-Orient», a déclaré M. Medelci. Et le diplomate d'ajouter : «La préparation d'une vision de ce que doit être l'espace arabe dans ces rapports multiples est d'ordre géographique, culturel, économique. Le concept du voisinage ne répond pas uniquement à une perspective de proximité directe. Il faut concevoir le voisinage en son large aperçu dépassant les frontières», a-t-il soutenu. Sur le même registre, le ministre, à une heure de la tenue de la rencontre, revient longuement sur ce «voisinage» qui devrait disposer d'un dispositif distinct faisant appel à des appréciations de chefs d'Etat qui devraient s'exprimer sur une éventuelle mise en place. Abordant le point lancinant relatif à la Palestine, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que toute décision sur le gel ou éventuellement la poursuite du processus dans les négociations avec Israël serait prise au terme de l'entrevue qui devait se tenir en début de soirée entre Mahmoud Abbas, d'une part, les ministres des Affaires étrangères arabes, de l'autre. Le chef de l'Autorité palestinienne devait mettre sur la table toutes les étapes des dernières entrevues au sujet de la Palestine, et sur la base desquelles toute la diplomatie arabe discutera afin de les présenter aujourd'hui aux chefs d'Etat.