Depuis un peu plus de deux ans, des perturbations et des pénuries récurrentes touchent les vaccins pour nourrissons. Des vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite et l'hépatite B manquent cruellement dans les structures de santé publique. Cette situation suscite l'inquiétude des parents, qui ont toutes les peines du monde à trouver les vaccins pédiatriques dans les hôpitaux, les centres de prévention maternelle et infantile et les polycliniques. Dans plusieurs régions du pays, certains nouveau-nés sont privés de vaccins à cause des ruptures de stocks répétitives suite au manque flagrant de coordination entre les structures de santé et l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), chargé d'importer ces vaccins. C'est d'ailleurs ce que nous explique un médecin à la polyclinique d'El Achour. Selon lui, il n'y a pas de pénurie, les vaccins sont disponibles en quantités suffisantes au niveau de l'IPA. «Toutefois, dit-il, les responsables au niveau de ces structures ne font pas les commandes à temps, ce qui est à l'origine des perturbations.» Il reconnaît qu'il y a un réel problème de mauvaise gestion et d'approvisionnement des vaccins pour les nouveau-nés, estimant que cette rupture de stock pose des questions de priorité sanitaire. Le manque de vaccins perturbe le programme de vaccination des nouveau-nés et favorise le retour des maladies de l'enfance, comme la rougeole et la tuberculose. Ainsi, le respect du calendrier des vaccinations est le meilleur moyen de se protéger efficacement contre les maladies infectieuses. Tout comme les pénuries répétitives de médicaments vitaux, celle des vaccins pour bébés est depuis quelque temps au cœur de l'actualité brûlante. D'ailleurs, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, avait, dans une déclaration récente, «démenti une quelconque pénurie de vaccins pour enfants au niveau des hôpitaux», soulignant qu'il y a un problème de distribution et que certains responsables «ne commandent pas ces vaccins au niveau de l'Institut Pasteur». Il avait même affirmé que le stock algérien de vaccins contre le virus H1N1, importé du laboratoire «GSK», sera échangé contre des vaccins pour enfants, précisant que le laboratoire a accepté l'échange et que «l'Algérie disposait d'un stock de vaccins pour un an au moins». Parmi les vaccins pédiatriques qui se font rares dans les établissements publics de santé de proximité de la capitale, le HBV (vaccin contre l'hépatite B), administré à la naissance, le 1er et le 5e mois. Rappelons à ce propos que l'Algérie annonce depuis quelque temps qu'elle va produire localement le vaccin HBV, ce qui permettrait de réduire notablement la lourde facture des importations. Le groupe Saidal compte lancer vers fin 2012, dans le cadre de la coopération algéro-cubaine, le très attendu projet portant création d'une usine pour la fabrication du vaccins contre l'hépatite B. A. B.