S'achemine-t-on vers une nouvelle pénurie de vaccin contre la poliomyélite du fait de la rupture de stock au niveau des structures et des établissements sanitaires de la wilaya d'Oran ? C'est le constat fait au niveau de plusieurs officines publiques de proximité où d'autres vaccins nécessaires à la croissance des nourrissons sont quasiment introuvables. Ainsi, ce sont des centaines de nouveaux-nés qui sont directement menacés par cette situation. Les risques sont d'autant plus grands qu'il existe aussi une tension sur les vaccins contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos. Nous croyons ainsi savoir que l'indisponibilité du vaccin antipolio est due à une mauvaise programmation de la part de la Pharmacie centrale d'Oran. Cet état de fait persistant depuis plus de deux mois maintenant perturbe les échéances de vaccination au profit des nourrissons. Ceux-ci doivent être vaccinés à partir de 2, 3 et 4 mois avec un rappel à l'âge d'un an. Les parents qui sont ballottés d'un centre de santé à un dispensaire de proximité rentrent chez eux bredouilles. “Je me suis rendu au niveau de la polyclinique de mon lieu de résidence pour faire vacciner mon enfant, en vain”, affirme un jeune couple. Comme d'autres parents, ils ont fait le tour des structures de santé pour recevoir un niet catégorique. Les explications fournies par les personnels médicaux ne semblent pas convaincre les parents. Certains prennent leur mal en patience mais arrivés à bout, ils craquent. “Les rares fois où le vaccin est disponible, on doit jouer des coudes pour espérer faire vacciner son bébé. Des altercations surviennent alors entre certains infirmiers peu amènes et des parents poussés au bout du rouleau”, constate avec amertume Mehdi. Pourtant, la direction de wilaya de la santé aura réussi, depuis 2007, à intégrer dans son canevas le vaccin contre la méningite qui permet de protéger les nouveaux contre la paralysie. La poliomyélite est cette autre terrible maladie qui touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Grâce à la mise en place du programme national d'éradication de la poliomyélite en 1993, la couverture vaccinale pour la 3e prise de vaccin antipoliomyélitique a été de 73%. Ce taux a été amélioré en le ramenant à 79% en 1997 avant de devenir stationnaire de 91%, 87% et 83% pour respectivement la 1re prise, la 2e prise et la 3e prises…