Après le NIP, numéro d'identité personnel, le NIF, fiscal, et le RIB, relevé d'identité bancaire, voici venu le temps du NIN, le numéro d'identification national unique. Composé de dix-huit chiffres correspondant aux données d'état civil des personnes physiques, ce nouveau code personnel devra figurer sur tous les documents délivrés par l'administration. Chaque Algérien se verra donc attribuer un matricule pour simplifier son identification. Mais en termes de simplification, il ne suffit pas d'une série de chiffres pour mettre un terme à l'hydre bureaucratique qui empoisonne la relation citoyen-administration. Que peut faire un code face à la complexité des formalités administratives et leur lourdeur légendaire ? Avec la promulgation du décret exécutif instituant le NIN (le 16 septembre 2010), un autre est venu fixer la liste des imprimés d'état civil. Pour ceux qui espéraient un allégement, que nenni. Comme pour le décret n°76/189 de décembre 1976, le nouveau décret (n°10-211) énumère 28 imprimés. Décidément l'administration algérienne reste amatrice de paperasse alors que les cours du papier sur les marchés internationaux flambent. En quoi le NIN pourra-t-il simplifier la vie des citoyens ? Une identification efficace et claire, reconnue par toutes les institutions, administrations et organismes, ne peut-être que bénéfique. Dans un réseau d'informations efficient, la démarche engendrera un gain de temps important et contribuera à diminuer le sentiment de méfiance entre les administrations. Car, pourquoi des établissements scolaires refusent-ils un extrait de naissance délivré par les services d'état civil d'une APC et exigent-ils un acte de naissance délivré des archives, si ce n'est par manque de confiance ? Pour en revenir sur les conséquences du NIN sur les citoyens, gageons que le nouvel identifiant permettra un accès plus rapide aux documents d'état civil et facilitera la constitution de dossiers administratifs. Mais cela ne pourra se faire dans le futur proche. Car, en plus de la vaste tâche qui consiste en l'immatriculation des trente-huit millions d'Algériens, il faudra impérativement informatiser l'administration. Exit les gros registres de filiation, la démarche qui consiste à numériser les actes et registres d'état civil doit être boostée. Lancée en 2005, l'opération d'informatisation tarde à se généraliser. «Nous allons vers la généralisation de l'utilisation de la numérisation des actes et registres d'état civil, avant la fin 2009», déclarait Dahou Ould Kablia, alors ministre délégué aux collectivités locales, aujourd'hui ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Vœu pieux. On est en 2010, les gros registres à petits carreaux sont toujours là. Avec l'instauration du nouvel identifiant personnel pour chaque citoyen, espérons que les agents de saisie et informaticiens chargés de constituer la base de données nationales ne bogueront pas. S. A.