La Corée du Nord a officiellement engagé le processus de succession en faveur de Kim Jong-un, le plus jeune fils du dirigeant actuel, Kim Jong-il, a affirmé hier le président sud-coréen au lendemain d'une nouvelle apparition en public du supposé dauphin nord-coréen. «Il apparaît assez clairement que la Corée du Nord est officiellement entrée dans l'ère de la 3e génération des Kim», a déclaré le président Lee Myung-Bak, devant un parterre de journalistes de tous les coins du globe. La Corée du Nord a organisé dimanche une gigantesque parade militaire, la plus imposante depuis des années, l'occasion de présenter au peuple et au monde, via des images télévisées, le futur dirigeant présumé du pays, Kim Jong-un, 27 ans. La Corée du Nord a organisé ce défilé pour célébrer le 65e anniversaire de la création du Parti des travailleurs de Corée de tendance communiste, mais Pyongyang semble avoir saisi ce prétexte pour rendre officielle et célébrer la place de Kim Jong-un en tant que futur dirigeant. Selon le président Lee, le déclenchement de ce processus de succession dynastique ne va pas nécessairement conduire à une amélioration des relations entre les deux Corées. «La question n'est pas de savoir si la Corée du Nord va avoir un nouveau leader, c'est une question de politique intérieure qui ne regarde que les Nord-Coréens, la question importante est de savoir si la Corée du Nord a vraiment l'intention de s'engager dans un dialogue», a-t-il souligné. Selon un conseiller du président sud-coréen, il ne pourra pas y avoir de dialogue sérieux tant que la Corée du Nord ne se sera pas excusée pour le torpillage en mars d'une corvette, attribué par une enquête internationale à Pyongyang. Le régime communiste rejette toute responsabilité dans ce naufrage. Le Nord doit également, selon ce conseiller, s'engager fermement à renoncer à son programme d'armes nucléaires. Les pourparlers à six à savoir entre la Chine, les deux Corées, le Japon, la Russie et les Etats-Unis, qui visent à faire renoncer la Corée du Nord à ses ambitions nucléaires, sont suspendus depuis avril 2009. Date à laquelle Pyongyang a quitté la table des négociations et a claqué la porte. Hier, l'émissaire russe pour le nucléaire, Alexeï Borodavkine, est arrivé à Séoul pour y rencontrer son homologue Wi Sung-lac, dans le cadre des efforts visant à convaincre Pyongyang de revenir à la table des négociations. R. I.