Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, dont l'état de santé est l'objet de spéculations, a désigné son troisième fils Kim Jong-un, 26 ans, pour lui succéder à la tête de la seule dynastie communiste au monde, a indiqué mardi un député sud-coréen, citant les services de renseignement. La question de la succession du “Cher leader” nord-coréen, au pouvoir depuis 1994, se pose avec d'autant plus d'acuité que selon des responsables sud-coréens et américains, le numéro un nord-coréen a été victime d'une attaque mi-août, mais aurait depuis récupéré. De plus, Pyongyang, qui a procédé à un essai nucléaire le 25 mai, continue à défier la communauté internationale, en menaçant d'attaquer le sud et en préparant de nouveaux tirs de missiles, selon des responsables sud-coréens et américains. Selon les services de renseignement sud-coréens, Kim Jong-un, 26 ans, formé dans des institutions suisses et grand amateur de basket-ball, a été désigné par son père pour lui succéder, a indiqué mardi le député Park Ji-won, cité par la radio SBS. “J'ai été informé par le gouvernement (lundi) de ces développements et que les Nord-Coréens assuraient déjà Kim Jong-un de leur loyauté”, a indiqué le député. Les médias sud-coréens avaient déjà annoncé début janvier que Kim Jong-il avait organisé sa succession en faveur de son plus jeune fils, né de la troisième femme de Kim, Ko Yong-hi, qui serait décédée d'un cancer en 2004. “Jong-un est connu comme ayant le potentiel pour devenir un leader fort, intransigeant. Il a la personnalité pour assumer des responsabilités”, a estimé Cheong-Seong-chang, spécialiste de la Corée du Nord au centre de réflexion Sejong de Séoul. “C'est une copie conforme de son père, au niveau du visage, de la corpulence et de la personnalité”, a raconté dans ses mémoires le Japonais Kenji Fujimoto, ancien chef cuisinier personnel de Kim Kong-il. Kim Jong-un n'était pas cité par les analystes comme le mieux placé dans l'ordre de succession, son frère aîné Jong-nam, âgé de 37 ans, faisant figure de favori. Mais celui-ci aurait perdu les faveurs de son père depuis son expulsion du Japon où il avait tenté de pénétrer muni d'un faux passeport en 2001, même s'il a ensuite été nommé à un poste clef au sein du parti des Travailleurs, formation unique qui préside d'une main de fer aux destinées du pays. Certains analystes citaient plutôt comme favori Jong-chul, le deuxième fils, âgé de 27 ans, que son père n'aurait cependant pas estimé assez fort pour assumer le pouvoir. Pour certains experts, la récente démonstration de puissance de Pyongyang, marquée par un essai nucléaire et le tir de six missiles courte-portée, au mépris des mises en garde de la communauté internationale, s'inscrit dans la stratégie de Kim visant à affermir son autorité afin de préparer sa succession. “Cher Leader” ou le “Soleil du XXIe siècle”, le maître de Pyongyang âgé de 67 ans, est arrivé officiellement à la tête de la seule dynastie communiste au monde, trois ans après la mort de son père Kim Il-sung.