De notre envoyé spécial à Tlemcen Ziad Abdelhadi Beaucoup de communes des daïras de Nedroma, Maghnia, Honaïn et Remchi, toutes trois relevant de la wilaya de Tlemcen, connaissent jusqu'à l'heure actuelle des problèmes en alimentation en eau potable (AEP) des plus contraignants. En effet, les populations locales sont soumises à des rationnements des plus drastiques : l'eau ne coule du robinet qu'un jour sur trois et parfois même un jour sur sept. «Une situation qui n'a que trop duré et à laquelle il serait temps de trouver une solution définitive», nous ont lancé des citoyens rencontrés lors de notre passage dans cette wilaya. «Un souhait qui va dans un proche avenir être exaucé dès l'entrée en production de deux stations de dessalement de l'eau de mer et d'installations connexes», affirme-t-on du côté de l'entreprise publique «Algérienne des eaux (ADE). Deux unités de dessalement qui ont fait l'objet, dimanche dernier, d'une visite par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, au cours de laquelle il a pu superviser le taux d'avancement de ces deux stations. Selon les explications données par le responsable chargé du suivi du projet de la station de Souk Tleta d'une capacité de production de 200 000 mètres cubes/jour, pour un coût de plus de 250 millions de dollars américains, le taux d'avancement avoisine les 92%. Un pourcentage qui laisse supposer que sa mise en service est pour bientôt. «En décembre 2010», estime le directeur du projet. En ce qui concerne la seconde station de dessalement, implantée sur la côte de Tafsout (daïra de Honaine), dotée de la même capacité de production, elle sera achevée en juin prochain, a indiqué au ministre le responsable de cette station. Ce dernier a tenu, par ailleurs, à signaler à Sellal et ses accompagnateurs que sur le site de la station sera construit un centre de formation et de vulgarisation pour le personnel des centres de dessalement implantés sur tout le territoire national. Non sans rappeler que ce centre est le premier du genre dans tout le Bassin méditerranéen. Ce centre d'une capacité d'accueil de 40 stagiaires disposera de toutes les commodités nécessaires, dont des salles de cours, des laboratoires et des salles de sport. Après l'exposé, le ministre est intervenu pour rappeler au chef de projet le besoin de respecter les délais inscrits dans le cahier des charges et, dans cet ordre d'idées, Sellal lui a donné rendez-vous au mois de juin 2011. Notons également qu'au programme de sa visite le ministre s'est rendu sur les chantiers où seront érigées les installations connexes aux deux stations de dessalement, c'est-à-dire les points de refoulement, les réservoirs, etc., où là encore il a inspecté les chantiers. Le principal étant celui qui va permettre le raccordement en aval de la station de dessalement de l'eau de mer de Tafsout aux réseaux AEP de Tlemcen, qui consiste en la réalisation de cinq grands réservoirs et de quatre stations de pompage, pour un montant de réalisation de plus de 12 milliards de dinars, le tout implanté dans la commune de Sidi Ahmed (Remchi) et dont les travaux ont atteint un taux d'avancement de 65%. Notons que, par ce raccordement en aval, 21 communes sur les 53 que compte la wilaya seront ainsi alimentées en quantités importantes et régulières en eau potable. D'autant plus que la mise en service des deux stations citées ci-dessus «va servir à satisfaire les besoins en eau potable de la wilaya de Tlemcen jusqu'à l'horizon 2030», a précisé le ministre à l'issue de sa visite de travail. Et non sans commenter en marge de celle-ci : «Les populations vont bientôt être libérées du spectre du manque d'eau potable.» Il faut enfin rappeler que toutes les unités de dessalement vont permettre avant tout une sécurisation de l'AEP des villes de la bande côtière.