Photo : Makine F. Les travaux de la 3e Conférence sur les sciences et les technologies spatiales au service du développement durable se sont ouverts, hier à Alger, en présence du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, du directeur général de l'Agence spatiale algérienne (Asal) ainsi que d'une délégation de spécialistes. Dans un message lu par le conseiller à la Présidence, Mohamed Ali Boughazi, à l'ouverture de cette rencontre, le président de la République a insisté sur la nécessité de prendre en considération la position commune africaine, par la conférence de Copenhague, puisqu'elle traduit une prise de conscience du rôle que le continent africain doit jouer en vue de préserver ses droits au développement durable et à la prospérité de ses peuples. Le président Bouteflika a rappelé, dans ce sens, que le dernier sommet de l'Union africaine a mis en place un comité sur les changements climatiques pour harmoniser la position africaine en prévision du sommet de Copenhague. Le chef de l'Etat a, en outre, mis en exergue la mise en œuvre du programme spatial algérien à l'horizon 2020. Celui-ci «s'inscrit dans le cadre des conventions et traités internationaux sur l'espace, dont la coordination est assurée par le Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra atmosphérique». Mettant en évidence le rôle joué par notre pays dans ce domaine, le président Bouteflika a rappelé la tenue, en 2007 à Alger, de l'atelier international sur le rôle de l'outil spatial dans l'adaptation de l'Afrique au changement climatique. L'AFRIQUE APPELÉ À DISPOSER D'UNE CONSTELLATION SATELLITAIRE Pour sa part, M. Bessalah a estimé que l'Afrique est appelée à mettre en œuvre sa propre constellation satellitaire pour pouvoir gérer ses ressources naturelles. Ce projet s'est assigné pour objectif la facilitation d'accès aux données spatiales, la réduction des effets des catastrophes naturelles, l'amélioration des connaissances sur les ressources naturelles, en plus de la maîtrise du développement urbain. En outre, le ministre a fait observer que la décision du Bureau des affaires spatiales des Nations unies d'installer à Alger un bureau d'appui régional à la gestion des catastrophes est hautement appréciée par les autorités algériennes, puisqu'elle mobilisera les capacités de l'Asal et la Direction générale de la Protection civile. Le ministre a précisé qu'en cas de catastrophe, les données satellitaires, en provenance des systèmes internationaux, «seront traitées et analysées dans ce bureau régional et très vite répercutées sur le ou les pays concernés». Au sujet des efforts déployés par notre pays, le même responsable a rappelé l'adoption, en 2006, par le gouvernement algérien d'un programme national, dont la mise en œuvre est projetée jusqu'à 2020. Ce programme, ajoute-t-il, « prévoit la conception et la réalisation de systèmes spatiaux d'observation de la terre à différentes résolutions spatiales et spectrales et un système spatial de télécommunications Alcomsat-1, alors que dans la continuité du système Alsat-1 d'observation de la terre, le programme national prévoit, à court terme, une miniconstellation d'observation de la terre à haute résolution Alsat-2 et Alsat-2B, en sus d'un satellite d'observation de la terre à moyenne résolution Alsat-1B qui assure la continuité de la mission d'Alsat-1. A moyen et long terme, ce programme vise à mettre en place d'autres systèmes spatiaux pour assurer la couverture quasi-totale et permanente des préoccupations nationales en terme d'observation de la terre. Les applications spatiales du 1er satellite algérien Alsat-1 a permis le téléchargement de 1800 images de ce satellite, à partir de la station de réception et de contrôle d'Arzew, dont «un grand nombre a été dédié à la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, la lutte contre la désertification et le suivi des incendies de forêts». Nikolas Hedman, chef de section recherche au bureau des affaires spatiales des Nations unies, a parlé de la participation active des pays africains dans différents programmes ainsi que des réseaux d'appui régionaux, alors que Ciro Arevalo, président du comité d'utilisation pacifique de l'espace extra atmosphérique auprès des Nations unies, a résumé la réussite d'une telle manifestation en disant que «cette Conférence est un pas en avant». M. Oussedik a déclaré en marge de cette rencontre, organisée en ateliers de travail, qu'elle sera sanctionnée par des recommandations qui orienteront les gouvernements africains vers l'utilisation des technologies spatiales dans différents secteurs d'activités, en rappelant que le bureau régional d'Alger permettra l'utilisation rapide des images spatiales lorsqu'une catastrophe naturelle survient. Notons que deux accords ont été signés, le premier en vue d'installer un bureau d'appui régional à Alger et le second porte sur la réalisation d'une constellation satellitaire pour la gestion des ressources africaines.