De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La déception se lisait sur les visages des milliers de supporters qui ont fait le déplacement samedi soir au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Pour certains d'entre eux, c'est de la colère. La déception a certainement gagné les foyers des millions de téléspectateurs qui suivaient sur le petit écran le match du seul représentant algérien dans les compétitions africaines, la JSK qui affrontait, en demi-finale aller, le tenant du titre de cette ligue des champions, le Tout-Puissant Mazembe, venu de la République démocratique du Congo avec une avance de deux buts très précieux. Des centaines de supporters ont même quitté les tribunes du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou avant le coup de sifflet final, ayant perdu espoir de voir les coéquipiers de l'attaquant malheureux Mohamed Amine Aoudia rattraper le retard de deux buts qui devaient leur permettre de passer en finale de cette Champions League africaine. La déception était encore plus grande chez les supporters qui ont rallié la ville des Genêts depuis différentes wilayas du pays pour soutenir le seul représentant algérien encore en course dans une compétition internationale. Il faut dire que les supporters qui préparaient la fête dès la matinée de ce samedi n'étaient pas rassurés par l'évolution de leur équipe au début de la rencontre. Les joueurs étaient approximatifs durant les vingt premières minutes quand la tactique de l'équipe congolaise se dessinait en défense, avec en pointe seul leur buteur attitré Alain Kaluyituka, auteur de deux des trois buts encaissés par les Canaris à Lumumbashi. Les camarades de Saad Tedjar n'ont commencé à entrer dans le match qu'aux alentours de la 21' quand le centre-tir d'Aoudia touche le poteau. De nombreuses autres occasions seront créées par les Tedjar, Nessakh et Aoudia mais le regroupement des joueurs du TP Mazembe en défense a anéanti toutes les tentatives kabyles d'atteindre les bois du keeper Robert Kidiaba. Le choix du coach congolais Lamine N'Diaye était clair dès le début de la rencontre avec une volonté de préserver le résultat du match aller. Un mur infranchissable en défense et un milieu de terrain très bien organisé étaient suffisants pour que l'évolution des joueurs canaris sur le terrain soit des plus problématiques. Surtout avec le mauvais rendement d'un Coulibaly blessé et un Azuka étonnamment inefficace en attaque, et ce, en plus d'un milieu de terrain extrêmement perméable et incapable de relancer le jeu convenablement. Le match gardera un score vierge jusqu'à la fin de la première période du match. Le coach helvétique de la JSK, Alain Geiger, procèdera dès l'entame de la seconde période à deux changements très attendus. Azuka et Coulibaly céderont leur place à Yalaoui et Berchiche pour donner un nouveau souffle à son équipe. Mais, le cours du match ne changera pas jusqu'à cette fatidique 57' quand Naïli, méconnaissable lors de cette rencontre, écope d'un deuxième carton jaune, synonyme d'expulsion qui laissera la JSK évoluer en infériorité numérique. Et contrairement à ce qu'appréhendaient tous les supporters à ce moment, l'expulsion de Naïli a provoqué un déchaînement de l'équipe kabyle qui ira créer un danger permanent dans le camp congolais. Notamment par le biais du tonitruant Aoudia qui ratera plusieurs occasions de scorer, ainsi que Chemseddine Nessakh qui a failli tromper le gardien Kidiaba avec un centre-tir lancé du côté gauche. Mais à chaque action, la défense bien regroupée et le portier du TP Mazembe seront là pour contrer la rage kabyle. L'entrée de Yahia Cherif à la 68' à la place de Nessakh ne changera rien en attaque. Mais le coach congolais N'Diaye, en excellent tacticien, attendra la 76' pour compliquer la mission des Canaris en incorporant Ngandu Kasongo, le second buteur de Lumumbashi. A partir de là, la balle changera de camp et les Kabyles ont très chaud derrière, notamment par de nombreuses contre-attaques rendues faciles par leur supériorité numérique et la fatigue des joueurs canaris. Le duo Kasongo-Kaluyituka menacera le portier kabyle Malik Asselah à plusieurs reprises avant le coup de sifflet final donné par le referee sud-africain Jérôme Damon. M. B. Impressions... Impressions... Impressions... Impressions... Alain Geiger (Entraîneur JSK) : «On a fait ce qu'on a pu. Le but qu'on cherchait n'est pas venu. Je félicite les joueurs qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. On est tombé sur une équipe assez solide. Le fait de jouer une demi-finale de la Ligue des champions est une bonne chose pour nos joueurs.» Lamine N'Diaye (Entraîneur TP Mazembe) : «Cette qualification est superbe. Nous avons récolté les fruits de la discipline. Je félicite les joueurs de la JSK en voulant remonter le retard de deux buts. Honnêtement, la qualification s'est jouée dans les dix dernières minutes du match aller à Lubumbashi.» Nessakh (joueur de la JSK) : «C'est une grande déception. L'adversaire est venu à Tizi Ouzou pour préserver son acquis, en fermant le jeu. Nous avons raté de bonnes occasions en première période. En 2e mi-temps, le rythme a baissé, devant une bonne équipe de Mazembe.» Narcisse Ekanga (joueur du TP Mazembe) : «On a bien étudié le jeu de notre adversaire. On a tout fait pour arracher cette qualification. On est contents car nous méritons notre passage en finale qu'on va jouer à fond quel que soit notre adversaire.»