Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dans un courriel qu'il nous a fait parvenir lundi dernier, Yann Caillère, directeur général délégué en charge de la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique pour le compte de la chaîne Accor a donné la période du deuxième trimestre 2011 comme délai effectif d'entrée en service des hôtels Ibis actuellement en construction à Constantine. Un projet lancé en partenariat entre le groupe Mehri et la chaîne Accor, visant à doter la ville des Ponts de deux structures hôtelières totalisant 230 chambres et le souhait de résorber un tant soit peu le déficit criant d'une capitale réputée de l'est du pays. Un déficit estimé à l'époque à plus de 3000 lits et qui prend de plus en plus d'ampleur à mesure que s'écoulent les années.Rappelons que c'est le 14 août 2006 qu'a été donné le coup d'envoi de travaux entamés après quelques atermoiements dus à quelques difficultés techniques consistant en l'élimination d'un transformateur électrique gênant le lancement des opérations et sur lesquelles s'est greffée l'exigence de la Sonelgaz d'obtenir une indemnisation à hauteur d'un milliard de centimes pour le remplacement dudit transformateur. S'était présentée également la nécessité d'entreprendre la déviation d'une conduite importante d'eaux usées. Il y a lieu de souligner que les difficultés ne s'en sont pas arrêtées là dans la mesure où, en mars 2007, c'est à la tête d'une très forte délégation de la chaîne Accor que son directeur général, G. Pelisson, et Mehri obtiendront du président de l'APC la tenue urgente d'une réunion au cours de laquelle l'homme d'affaires algérien menacera d'arrêter les travaux si leur conduite continuait d'être gênée très souvent pour des raisons plus bureaucratiques qu'administratives. Il y a lieu de souligner que l'activité à hauteur des chantiers était ralentie par la difficulté des engins industriels à accéder sur les lieux en raison d'un étranglement dantesque de la circulation, les deux hôtels étant implantés en plein centre-ville. Un accord sera trouvé, les chantiers étant dorénavant approvisionnés de nuit en matériaux et la possibilité de le faire dans la journée s'il y avait impérieuse nécessité. Quoi qu'il en soit, même si les travaux semblaient avoir sérieusement avancé malgré les sombres nues qui avaient, à un moment donné, compromis les opportunités de doter la ville de deux hôtels à même d'améliorer nettement ses disponibilités en matière de structures d'accueil et hébergement, il n'en demeurait pas moins qu'ils donnaient l'impression d'aller à un train de sénateur. Preuve en est quand même donnée avec le différé, si sensible serait-il, dans leur réception en théorie prévue pour l'été 2009 mais également dans une réévaluation induite par ce même retard et sans doute la fluctuation dans le prix des matériaux de construction. C'est ce qui semble ressortir dans les propos suivants tenus par Yann Caillère dans son courriel. «Celles-ci […] ont pris du retard, car l'estimation de certaines implications logistiques dans la mise en œuvre du programme a dû être réévaluée», ajoutant : «Soyez rassurés, cela ne remet nullement en cause notre engagement et de tels retards ne sont pas habituels dans notre métier.» Une allusion qui indique, on ne peut mieux, que le retard est à mettre sur des contingences indépendantes aussi bien de la volonté du groupe Accor que de celui de Mehri mais plutôt sur le compte des atermoiements de l'administration algérienne et notamment les pouvoirs publics locaux. Rappelons enfin qu'initialement les coûts de réalisation étaient estimés à 37 millions d'euros, le montage financier étant conclu sur la base de 40% pour le groupe Mehri, 40% pour le groupe Accor et les 20% pris en charge par les banques associées au projet.