Photo : Riad Par Rami Narimene Le manque d'aération et de ventilation constitue la première cause des décès par inhalation de gaz, a indiqué, mardi dernier, M. Mézine Khalil, chargé de communication de la société de distribution d'électricité et de gaz d'Alger (SDA), filiale de Sonelgaz, laquelle couvre les wilayas d'Alger, Boumerdès et Tipasa. «Sur les seize décès par inhalation de gaz enregistrés durant les deux dernières années au niveau des wilayas d'Alger, Boumerdès et Tipasa, l'expertise certifie de manière tangible que ces décès ont pour cause principale le manque d'aération et de ventilation», a expliqué M. Mézine, qui s'exprimait lors d'une réunion au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). Tout en indiquant que les zones touchées par le phénomène du décès par inhalation de gaz sont concentrées sur les Hauts Plateaux au regard du froid qui y sévit en période hivernale (cela ne veut pas dire que les autres régions sont épargnées), M. Mézine a affirmé que la mort devient inéluctable lorsque les gaz brûlés s'accumulent (particulièrement dans un espace réduit) en l'absence d'aération et de ventilation nécessaire. «Lorsque le monoxyde de carbone n'est pas évacué à temps à l'extérieur de la maison, il ne pourra que prendre la place de l'oxygène et, là, l'irréparable se produit», relève M. Mézine. Outre la cause de décès par inhalation de gaz citée antérieurement, le chargé de communication de la SDA a indiqué que parfois, c'est l'installation d'un équipement donné (notamment les chauffe-bains) qui est la source de l'hécatombe. Selon lui, l'installation de ces équipements est faite par des personnes qui n'ont pas les compétences requises pour effectuer un travail de professionnel répondant aux normes de sécurité, fustigeant au passage la contrefaçon de ces équipements. Dans la foulée, M. Mézine a relevé que, souvent, les bénéficiaires de logements s'adonnent à des travaux d'aménagement, supprimant les bouches d'aération, dont le rôle est pourtant «capital». Il a invité les OPGI à exercer pleinement les prérogatives qui leur sont dévolues, les exhortant de faire preuve de davantage de vigilance. Et afin de tenter d'endiguer ce phénomène de décès par inhalation de gaz ou, tout au moins, en diminuer la portée, M. Mézine a fait savoir qu'une campagne sur les risques liés à la mauvaise utilisation du gaz allait être organisée au courant du mois de novembre prochain. «Notre point de mire sera les écoliers, tous paliers confondus, outre bien entendu nos traditionnels partenaires et clients», a-t-il fait savoir. Il a indiqué qu'un ingénieur spécialisé en sécurité ainsi qu'un ingénieur gazier expliqueront aux élèves la meilleure manière de tirer profit du gaz et des dangers qui peuvent en découler en cas de négligences. Parallèlement à cela, des portes ouvertes, auxquelles prendra part le mouvement associatif, seront, par ailleurs, organisées. Le Dr Djender Lina, chargée de la prévention des accidents à la Direction de la prévention du MSPRH a, quant à elle, remis en cause l'installation anarchique des chauffe-bains à gaz. «Les gens placent ces chauffe-bains n' importe où et n'importe comment, ne souciant guère des dangers qu'ils encourent», fait-elle remarquer, ajoutant que l'entretien de ces appareils constitue la dernière préoccupation de certains citoyens. Pour elle, il est plus qu'impératif de faire prendre conscience aux gens des dangers encourus par l'utilisation (sans le respect d'un certain nombre de critères) du gaz. En guise de conclusion, M. Mézine et Mme Djender ont appelé les mass media à s'intéresser davantage à ce phénomène, leur suggérant d'y consacrer plus de reportages.