La plupart des accidents survenus suite à l'inhalation de gaz brulés ou à une déflagration sont dus à «la mauvaise utilisation du gaz naturel» «La défaillance humaine caractérisée par la négligence, l'imprudence et l'ignorance» en est la principale raison, a affirmé, hier à Alger, Abdelkader Boussourdi, PDG de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA), lors d'une conférence de presse. L'origine des quatre accidents survenus en 2008 dans les trois wilayas d'Alger, Boumerdès et Tipaza, causant la mort de huit personnes et blessant quatre autres est «la défectuosité de l'installation intérieure, notamment pour ce qui concerne les systèmes d'évacuation des gaz brulés et de l'aération», a insisté le responsable, selon qui les installations réalisées par la SDA donnent la possibilité d'éviter les pertes humaines et matérielles. Les accidents enregistrés, souligne le responsable, sont causés par les défauts d'installation, qui engendrent une mauvaise évacuation des gaz brulés. En l'absence d'une réglementation obligeant les installateurs de délivrer aux propriétaires des constructions, qui réalisent des modifications, un certificat de conformité spécifique pour les installations gaz, la conformité des installations aux normes ne sera pas garantie. Le certificat de conformité est exigé uniquement pour les installations dans les nouvelles bâtisses, a-t-il déploré. Pis encore, après avoir terminé les modifications, les propriétaires ne consultent même pas les services de Sonelgaz pour vérifier la sécurité de leurs installations. «Nous ne pouvons pas obliger les gens à venir demander la vérification de la conformité des modifications effectuées», a-t-il argué. Le responsable a insisté sur l'obligation d'installer des aérations afin de permettre une bonne évacuation des gaz brulés. A propos des appareils contrefaits utilisés par la population, il a fait remarquer que la lutte contre la contrefaçon n'est pas de sa mission. La SDA, filiale de Sonelgaz, n'intervient même pas pour attirer l'attention des citoyens sur la nécessité d'acquérir des appareils conformes aux normes de fabrication. «Notre mission, explique le responsable, est de faire parvenir le gaz aux abonnés et vérifier la conformité des installations aux normes. C'est aux fabricants et aux distributeurs des appareils de mener une campagne de sensibilisation». A propos de l'intervention en cas de fuite de gaz, M. Boussourdi a affirmé que ses équipes se déplacent dans l'immédiat. Le souhait de la SDA, a-t-il relevé, est de n'enregistrer aucun accident durant l'exercice 2010. «Profiter du confort du gaz en toute sécurité» est, d'ailleurs, l'objectif assigné à la campagne de sensibilisation que mènera cette année la SDA dans les établissements scolaires. Des créances et le déficit s'aggrave Par ailleurs, Abdelkader Boussourdi a évoqué le volet financier de son entreprise en révélant que la situation a empiré en 2009. Les créances de la SDA s'élèvent à 10 milliards de DA, détenues à hauteur de 50% sur les administrations publiques. Le déficit de la SDA s'accentuera en 2010 alors qu'il s'élevait déjà à deux milliards de DA en 2008. Cette situation est aggravée par la fraude et les branchements d'électricité illicites. Pour donner une image sur la gravité de la situation, il a indiqué que la seule commune d'El Harrach compte 20 000 connexions illicites au réseau d'électricité. D'autres branchements illicites ne sont même pas recensés par les services de la SDA puisqu'ils sont à l'intérieur des réseaux. Pour le programme de 2010, la SDA poursuivra le programme de renouvellement des réseaux du gaz. Ce projet, qui a atteint un taux d'avancement de 50% s'achèvera dans un délai de deux ans. Un second programme d'entretien des réseaux et des branchements est également engagé. La SDA compte actuellement 456 000 abonnés pour le gaz et 900 000 pour l'électricité pour les trois wilayas d'Alger, Boumerdès et Tipaza.