Cette entreprise détient plus de 10 milliards de DA de créances auprès de ses clients. La société de distribution d'électricité et du gaz d'Alger (SDA), filiale du groupe Sonelgaz, a clôturé l'exercice 2009 avec des créances dépassant les 10 milliards de DA. Plus de 6 milliards de DA sont détenus auprès des administrations et le reste est enregistré parmi les clients privés. La SDA n'est pas arrivée à recouvrer ses créances pendant l'année écoulée à cause de la persistance de sa clientèle à refuser le paiement de leurs dettes : ce qui a engendré une augmentation nette de celles-ci. Cela étant, l'entreprise s'attend à ce qu'une tendance à la baisse intervienne durant l'année 2010, d'autant plus que des négociations sont d'ores et déjà entamées entre les pouvoirs publics et les autorités locales qui n'ont pas encore payé leurs factures. “Les autorités de la wilaya d'Alger commencent à prendre en charge nos doléances et ont pris contact avec les collectivités locales dont les communes et les autres administrations”, affirme optimiste M. Abdelkader Boussourdi, P-DG de la SDA, au cours d'une conférence qu'il a animée jeudi. Néanmoins, la société a réalisé un chiffre d'affaires (CA) avoisinant les 17 milliards de DA pour l'activité électricité avec un taux de pertes de 27%. Pour le gaz, elle a concrétisé un CA de plus de 2 milliards de DA avec des pertes estimées à 9%. La SDA assure la distribution et la commercialisation de l'électricité et du gaz pour près d'un million et 500 000 clients répartis sur les trois wilayas Alger, Boumerdès et Tipasa. Le réseau d'électricité est évalué à près de 16 890 kilomètres alors que celui du gaz, il est de l'ordre de 5 200 km. En matière d'investissement, la SDA a engagé un montant évalué à plus de 4 milliards de DA pour des réalisations physiques d'électricité d'un réseau de 560 km et de gaz de 284 km durant l'année 2009. Les effectifs qu'emploie la société sont arrêtés à 2 636 dont 1 550 pour la maîtrise. La filiale du groupe Sonelgaz a lancé sa campagne de sensibilisation sur le gaz naturel dans des conditions difficiles, marquées par des contraintes auxquelles elle fait face depuis plus d'une année. Sa situation financière est peu reluisante. Le déficit, estimé à plus de 2 milliards de DA pendant l'exercice de 2008, s'est aggravé encore davantage en 2009. L'entreprise a souffert, en effet, des pertes induites par la différence qui existe entre le prix de vente de l'électricité du kilo watt/h estimé à 3,33 DA et le coût réel avoisinant les 3,75 DA. La difficulté des créances impayées n'a fait qu'envenimer la situation. Celles-ci ont accru de plus de 2 milliards de DA par rapport à 2008. L'on se rappelle des statistiques avancées pour 2008 par la SDA : le total des factures impayées par les clients privés est de l'ordre de plus de 3,2 milliards de DA, alors que les administrations ont un retard dans le paiement de l'ordre de 4,5 milliards de DA. À cela, il y a lieu d'ajouter les pertes en énergie, soit de l'électricité et/ou du gaz. “Si nous suivons cette même tendance, le dépôt du bilan de la SDA sera inévitable”, menaçait M. Boussourdi qui tirait, il y a une année, la sonnette d'alarme quant à l'avenir de son entreprise. Rien n'y fit apparemment puisque l'état des finances ne s'est pas amélioré. Par ailleurs, le nombre, de plus en plus croissant, d'accidents qui surviennent notamment durant la période hivernale a poussé la SDA à sensibiliser un maximum d'abonnés sur les dangers que peut provoquer une mauvaise utilisation de ce combustible gazeux. Car dans la plupart des cas, l'origine reste la défaillance humaine.