De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le projet Vision 2020, décidé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et adopté par l'Algérie par l'entremise du ministère de la Santé, a pour objectif d'éliminer d'ici à 2020 les principales causes de cécité évitables, en rapprochant tous les acteurs y compris les professionnels de l'ophtalmologie dans le but de lutter contre la cécité. Dans ce sillage, la direction de la santé de la wilaya de Tlemcen s'est engagée à lancer un vaste programme dans ce sens, et prendre l'ensemble des écoliers en charge, conformément aux instructions du ministère, puisqu'il s'agit, selon le directeur de la santé de la wilaya de Tlemcen, Lalama Abdelhalim, d'une relève qu'il faut protéger.A ce sujet, une journée de sensibilisation et de formation a regroupé jeudi dernier l'ensemble des ophtalmologues de la wilaya de Tlemcen au niveau de la bibliothèque du CHU de Tlemcen. Animée par la chef de service ophtalmologie du CHU, le Pr Myriem Boussalah et le Dr N. Ghomari, cette rencontre a mis l'accent sur la nécessité de prendre en charge, en premier lieu, les élèves qui ont un problème de vision. Plusieurs hôpitaux ont été choisis pour le suivi de cette communauté estimée à environ 1 000, selon la chargée de la prévention auprès de la DSPS de Tlemcen. Il s'agit du CHU de Ghazaouet, Sebdou, Maghnia et Remchi. En effet, chaque mardi après-midi, les élèves concernés seront auscultés, à raison de dix consultations par semaine et au niveau de chaque hôpital réquisitionné pour l'opération. Selon les intervenants lors de cette rencontre scientifique, Tlemcen entend devenir une wilaya pilote et même modèle en s'engageant à mettre à œuvre les principes des soins de santé primaires afin de diminuer la souffrance des écoliers ayant un problème de vision. A travers la wilaya de Tlemcen, il existe 34 ophtalmologues, dont 26 privés. Ce personnel sera chargé de suivre chaque mardi soir les enfants touchés par le problème de vision, notamment la myopie, les problèmes de cataracte, etc.Parallèlement, la directrice générale du CHU a jugé utile de créer un service de psychologie, qui prendra en charge tous les élèves souffrant d'un quelconque problème, surtout que bon nombre d'enfants sont victimes de violences, d'autres orphelins, victimes de divorce, etc. Cette décision a reçu l'aval du directeur de la santé de la wilaya qui expliquera qu'en plus de ce soutien psychologique si nécessaire, le souci majeur demeurera la prise en charge comme il se doit de l'ensemble des maux, maladies et infections qui se déclareraient dans le milieu scolaire, et ce, à travers des opérations pour des vaccination «rattrapages», pour déceler les problèmes de scoliose, bucco-dentaires, etc.A ce titre, le directeur de la santé a tenu à indiquer que la couverture sanitaire des enfants scolarisés est assurée par un réseau de plusieurs unités de dépistage et de suivi (UDS), implantées au niveau des établissements scolaires et les différentes structures de santé à travers la wilaya. A titre de rappel, a-t-il tenu à préciser, plus de 95% des enfants scolarisés ont été examinés et ont bénéficié d'une auscultation de stomatologie durant l'année dernière. Même taux pratiquement, a-t-il ajouté, pour des écoliers ayant présenté une symptomatologie et qui ont été suivis et pris en charge au niveau des UDS. en ce qui concerne le taux de la couverture vaccinale, il a dépassé également les 80%.Cependant et devant un nombre important d'écoliers estimé, selon le chargé de la communication de l'éducation, à près de 500 écoles primaires, il est indispensable de réaliser d'autres unités de dépistage afin de rapprocher davantage la santé de l'élève que ce soit au niveau du lycée, du CEM ou du primaire.Selon le directeur de la santé de la wilaya de Tlemcen, Lalama Abdelhalim, il est indispensable de renforcer la coordination entre l'ensemble des acteurs, notamment de l'éducation. En effet, et en plus de la mise en place d'un procédé de redéploiement vers les UDS, il est aussi nécessaire de mettre en place en même temps que le programme, un plan de communication sociale en direction de la population générale avec des actions de sensibilisation, surtout ce «refus» par la gente féminine de porter des lunettes de correction (histoire d'esthétisme)La chef de service de la prévention auprès de la Direction de la santé, Dr Allal, ainsi que le Pr Myriem Boussalah, ont pourtant insisté sur ce point car il s'agit d'un facteur essentiel pour que la fille ne perde pas «la vue», il faut que les parents sachent qu'en cas de refus de port de lunettes, on risque d'avoir plus de complications à l'âge adulte.A travers la wilaya de Tlemcen, les responsables de la santé ont donc décidé de prendre au sérieux ce volet. Cela dit, comme expliqué par le DSP de Tlemcen, la mission de promotion de la santé en faveur des élèves a pour objectif essentiel et spécifique de veiller à leur bien-être, de contribuer à leur réussite et de les accompagner dans la construction de leur personnalité individuelle et collective. Donc santé et scolarité sont indissociables. D'une part, les familles sont tenues de respecter un certain nombre d'obligations, notamment en matière de vaccinations, de suivi lorsque le médecin de l'UDS l'exige, et d'autre part, il entre dans les missions de l'école de promouvoir la santé des élèves et de développer leurs compétences afin qu'ils puissent eux-mêmes adopter des comportements favorables à leur santé.