Le risque des maladies cardio-vasculaires a sérieusement augmenté en Algérie. Ces maladies demeurent la première cause de mortalité dans notre pays, ont averti des spécialistes réunis récemment, à l'hôtel Sheraton, sur l'initiative du laboratoire Boehringer Ingelheim, engagé dans la recherche et la lutte contre les maladies cardio-vasculaires. Pour parler de ce sujet d'actualité et d'une pathologie qui fait des ravages dans le monde et dans notre pays, un panel de spécialistes, dont le professeur Roland Georges Asmar, directeur médical du centre de médecine cardio-vasculaire de Paris, et le docteur Philippe Gosse, du Centre hospitalier Universitaire de Bordeaux, sont intervenus à cette occasion, mettant en avant l'importance de la prévention cardio-vasculaire. Les maladies cardio-vasculaires constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins, et représentent un problème de santé publique majeure, ont alerté les spécialistes. Les chiffres communiqués sont alarmants : le nombre de décès annuels par pathologie cardio-vasculaire dépasse la mortalité réunie due au cancer, aux maladies chroniques et au diabète. L'Algérie n'est pas épargnée par ce fléau. Les données épidémiologiques annuelles actuelles révèlent un accroissement de l'incidence artérielle, du diabète et des affections neuro- dégénératives. Plusieurs études et enquêtes (Tahina, Steps) mettent en exergue le taux de prévalence élevé parmi la population. D'ici à 2015, l'Algérie compterait quelque 4,8 millions d'hypertendus. Selon les deux enquêtes menées sur les cinq régions sanitaires d'Algérie, les principaux facteurs de risques cardio-vasculaires en Algérie qui ressortent sont la consommation de tabac, l'hypercholestérolémie, l'hypertriglycéridémie, la consommation d'alcool, le diabète, la sédentarité et l'obésité. Les intervenants estiment qu'en matière de prise en charge du patient à risque, la baisse de la pression artérielle demeure «un objectif incontournable». Il est ainsi préconisé de baisser les chiffres tensionnels en dessous de 140/90 mmHg et, pour des patients encore plus à risque tels que le patient diabétique, les objectifs tensionnels devront être en dessous de 13/80 mmgHg. «Or, plus des 75% des patients hypertendus n'atteignent pas ces objectifs sous leurs traitements actuels», explique-t-on. Ainsi, dans le cadre de la stratégie de prise en charge thérapeutique, les spécialistes recommandent de «contrôler efficacement la tension artérielle, d'apporter une protection cardio-vasculaire au-delà de l'efficacité tensionnelle et de présenter une tolérance permettant d'améliorer l'observance du traitement par le patient». La prévention cardio-vasculaire reste primordiale, comme l'ont démontré plusieurs études cliniques (étude ONTARGET) qui a mis l'accent sur l'efficacité d'un nouveau traitement, présenté lors de la rencontre scientifique organisée par le laboratoire Boehringer Ingelheim. Ce nouveau traitement permet une réduction des décès de cause cardio-vasculaire, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque. A. B. Ce qu'il faut savoir : * On estime à 17,1 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires dans le monde, soit un tiers de la mortalité mondiale totale. La projection du nombre de décès pour affection cardio-vasculaire est estimée à 25 millions en 2020. * Attention aux produits industriels qui se multiplient à grande vitesse et qui recèlent bien souvent de nombreux ennemis pour notre santé. * Les effets d'une mauvaise alimentation ou de l'inactivité physique peuvent se manifester par de l'hypertension, une élévation du taux de glucose ou du taux de lipides, un excès de poids ou une obésité. * Les cardiopathies et les AVC pourraient être évités en adoptant une alimentation saine, en pratiquant régulièrement une activité physique et en évitant l'exposition à la fumée de tabac. * Les individus peuvent réduire le risque qu'ils encourent de développer une maladie cardio-vasculaires en ayant une activité physique régulière, en évitant la consommation de tabac et le tabagisme passif, en privilégiant un régime alimentaire riche en fruits et en légumes, en consommant le moins possible de denrées riches en graisses, en sucre et en sel et en se maintenant à un poids sain.