Pendant une dizaine de jours les amoureux de la lecture auront l'occasion de dénicher les auteurs qu'ils aiment dans les différents stands du Salon international du livre d'Alger (SILA) qui est devenu un rendez-vous culturel incontournable en Algérie. L'institutionnalisation de cette manifestation lui assure cette pérennité qui doit toutefois dépasser les limites des chapiteaux installés au niveau du complexe Mohamed Boudiaf de Delly-Brahim, sur les hauteurs de la capitale. Outre donc d'une politique gouvernementale du livre qui garantira un meilleur accès à la culture et à la science, ce genre de rendez-vous, comme le Salon international du livre d'Alger, peuvent servir de catalyseur pour nourrir le goût de la lecture chez la nouvelle génération. La tenue de mini-salons dans d'autres wilayas du pays, comme c'est le cas à Tizi Ouzou, Oran, Béjaïa, Bouira, Constantine et Annaba entre autres, sert en fait à pérenniser autrement le Sila et à lui donner un autre souffle. Car le lectorat se trouve aussi ailleurs, en dehors d'Alger et des grandes villes du pays. Mais le SILA ou d'autres salons régionaux ne peuvent pas à eux seuls répondre aux besoins des lecteurs. La mise en place d'une véritable industrie du livre par l'encouragement des maisons d'éditions locales, la mise en place d'un circuit de distribution du livre et l'ouverture d'un maximum de bibliothèques dans les coins les plus reculés du pays donnera une autre dimension au SILA qui ne devrait pas devenir une manifestation culturelle monotone où l'on trouve les mêmes éditeurs des pays arabes et français, avec dans leur cartons les mêmes auteurs et les mêmes titres de livres. Cela dit, la promotion et l'aide au travail de la traduction peuvent constituer une solution pour parer à cette carence en matière d'accès à d'autres littératures émanant d'autres pays que la France, l'Égypte ou le Liban. Car, il suffit de faire un tour dans le SILA et dans les librairies pour constater l'inexistence des littératures latino-américaines en langues espagnole, portugais, pour ne citer que celles-là. Dans une Algérie qui s'ouvre de plus en plus sur d'autres cultures que celle de l'ancien colonisateur, il est aujourd'hui indispensable d'offrir aux amoureux des livres ce qui s'écrit en dehors du continent africain et européen. La création de liens avec des éditeurs étrangers asiatiques, sud-américains ne peut qu'apporter un plus pour le monde de l'édition en Algérie. Ces ponts culturels que la politique gouvernementale et le travail de coopération avec les partenaires de l'Algérie peuvent renforcer assureront cette dimension internationale du SILA qui, d'année en année, offre une grande diversité de choix au lectorat algérien. L. M.