Malgré quelques réductions, les visiteurs continuent à se plaindre de la cherté des livres... Le livre restera toujours ce produit culturel tant convoité, quelles que soient les appréciations portées sur son prix, en témoigne la bonne affluence que connaît la 14e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), ouvert depuis mercredi dernier au grand public. Un «rush» encore «plus important» a été enregistré par le public ce week-end, attiré notamment par les réductions des prix, habituellement proposées dans ce genre de rendez-vous culturel, considéré comme «incontournable» pour les amateurs du livre. Des réductions allant de 10 à 50% sur les prix des livres sont proposées à l'occasion de cette édition du Sila, selon des exposants. En dépit de ces remises, des visiteurs se sont plaints estimant «toujours trop cher» pour les bourses algériennes. «Je suis venue pour acheter un dictionnaire Robert, mais à la vue du prix affiché, soit près de 6000 DA, je me suis vite rétractée», a confié Amel, étudiante en 2e année d'interprétariat. «N'ayant plus le choix, je vais me contenter du dictionnaire de poche, cédé à 600 DA», a-t-elle ajouté avec regret. Lui emboîtant le pas, Nassim, ingénieur en informatique, qui affirme ne rater aucun rendez-vous du Sila, estime lui aussi, les prix des ouvrages «quasiment inaccessibles» pour la plupart des Algériens. «C'est vrai que lorsqu'on compare les prix des différents livres avec le pouvoir d'achat du citoyen, on constate qu'ils sont excessivement chers», a-t-il estimé. «Mais, les prix proposés, lors du Salon, sont de loin plus bas par rapport à ceux affichés dans les librairies au long de l'année», a-t-il lancé en s'apprêtant à passer à la caisse pour payer deux livres en informatique qu'il a achetés et pour lesquels il a déboursé plus de 4000 dinars. De leur côté, et même s'ils estiment eux aussi que les livres sont «plutôt chers», des responsables de maisons d'édition s'accordent, néanmoins, à affirmer que les prix proposés à l'occasion de ce Salon «restent une aubaine» pour les amateurs du livre, tous genres confondus. M.Mohamed Boilattabi, de la maison d'édition Edif 2000, qui représente aussi les maisons d'édition Gallimard et le Robert, a souligné, qu'en en plus de la vente des ouvrages en hors taxe, son entreprise propose des réductions allant jusqu'à 15% sur le prix réel du livre. Interrogé sur l'intérêt que porte le public au Salon, au troisième jour de cette manifestation, il a tenu à relever la bonne affluence constatée et l'intérêt manifeste des amoureux du livre pour les publications exposées. A la maison d'édition Alpha, un responsable affirme que les remises sur les ouvrages peuvent atteindre jusqu'à 50%. «Malgré ces réductions, les prix des livres restent chers par rapport au pouvoir d'achat du citoyen algérien», a-t-il cependant relevé. «Le papier à lui seul représente 80% du prix du livre», a-t-il expliqué appelant les pouvoirs publics à réduire, à un niveau symbolique, la taxe du papier destiné au livre pour faire baisser les prix et encourager le plaisir de la lecture chez les citoyens. Par ailleurs, plusieurs exposants n'ont trouvé aucun inconvénient à la délocalisation de la 14e édition du Sila, de la Safex au complexe olympique Mohamed-Boudiaf, même s'ils se plaignent, toutefois, de l'humidité qui y prévaut et qui, ont-ils dit, «peut altérer l'état des livres exposés». La 14e édition du Sila, qui abritera quelque 120.000 titres, s'étalera jusqu'au 6 novembre et verra la participation de 343 éditeurs représentant 25 pays. Parallèlement aux livres exposés, des conférences et des communications portant sur des sujets littéraires et politiques liés à l'Algérie, au Maghreb, au monde arabe et à l'Afrique, seront également organisées.