La 13e édition du Salon international du livre d'Alger, (SILA) se clôture aujourd'hui à la Safex aux Pins Maritimes après dix jours de rencontres entre les acteurs de la chaîne du livre et le public. Ce rendez-vous considéré comme un événement culturel de premier ordre, a été cette année, présenté comme une manifestation qui a " atteint autant de maturité que de professionnalisme " ont dit les organisateurs. Qu'est ce qui a changé au SILA ? Il est vrai qu'à la Safex, les livres ne se vendent plus par " kilo " comme c'était le cas lors des précédentes éditions où l'on voyait des clients sortir avec des tas de cartons pleins de livres de toute sorte. C'est que dans le règlement intérieur revu cette fois ci, les importateurs ne sont plus admis au SILA, et les représentants des maisons d'édition ne doivent pas proposer plus de 100 titres publiés en 2007, pas plus de 50 avant 2003 et pas plus de 1 ouvrage anciennement édité. Qu'est ce que cela veut dire et qu'en pensent les exposants? Limiter le nombre d'ouvrages proposés, veut tout simplement dire qu'au SILA, ce n'est plus le caractère commercial qui prime, mais plutôt l'information sur telle ou telle maison d'édition qui propose des lectures dans des domaines précis. Les exposants qui iront au SILA doivent juste se faire connaître, sans pour autant "s'enrichir" lors de cette manifestation qui enregistre des pics d'affluence dépassant les 350.000 visiteurs. Ils peuvent, bien entendu, lier des relations professionnelles entre eux, projeter des chantiers éditoriaux en collaboration les uns avec les autres, se lier avec un lectorat professionnel et aussi écouler quelques ouvrages sur place. Cela permet d'enlever à ce rendez-vous éditorial son caractère de foire ou de fête foraine, dans lequel le livre devient un simple produit de consommation acheté à moindre frais. De tout temps, les libraires se sont plaints du fait que leur espace devient infréquentable après ce grand rendez-vous où tout le monde se rue afin de s'achalander. Résultat, la plupart des libraires se retrouvent avec une grosse marchandise en stock et n'arrivent plus à relancer leur commerce durant les premiers mois qui suivent le salon. Du côté des exposants qui, cette année, représentent exclusivement des maisons d'édition, des filiales des boites locales ou étrangères, ce changement ne les arrangent nullement. "Avec une centaine de titres, il nous est impossible d'amortir nos frais de location des stands, nos billets, notre hébergement, les salaires des employés …..En un jour je peux écouler bien plus que ça. Si je n'ai plus rien a proposer alors mieux vaut fermer le stand et partir ", avoue le représentant de Hachette édition qui ajoute que " si cette rétention sera prolongée l'an prochain, je ne viendrais pas au SILA ". De son côté le représentant des éditions Casbah, trouve que cette réorganisation est tout à fait bénéfique surtout pour les libraires et que " ça permet d'épurer un peu le salon des exposants qui n'ont rien à voir avec la chose livresque." Ce n'est pas ce que croit une représentante des éditions Chihab, qui soutient que "le fait de limiter les quotas de livres proposés enlève un certain sens à cette rencontre, puisque au bout des premiers jours les stands restent vides. " selon cette même représentante, pour être professionnel le salon doit être réduit comme dans tous les pays du monde à pas plus de cinq jours, "dix jours c'est trop " avoue-t- elle. En tout cas, une chose est sûre, c'est qu'au salon du livre les lecteurs ont pu aller à la rencontre de certains auteurs, de certaines maisons d'édition qui, même si elles n'ont plus de produits à proposer sur place, les orientent vers tel ou tel espace livresque. Pour se hisser parmi les rendez vous culturels incontournables, il faudra sans doute redéfinir selon les standards de grands rendez-vous du genre, la notion de professionnalisme sans pour autant léser ne serait-ce qu'un acteur de la chaîne du livre. Edition Sédia La rencontre avec Yasmina Khadra annulée Annoncée dans le programme officiel du 13e SILA, la rencontre prévue lundi dernier avec l'écrivain Yasmina Khadra, a été annulée pour " un problème de calendrier " note Radia Abed, PDG des éditions Sédia, la maison qui vient juste de publier le dernier ouvrage de l'auteur, "Ce que le jour doit à la nuit ". "Il a effectivement été invité par le comité d'organisation, mais a décliné l'invitation il y a plusieurs mois pour des raisons d'emploi du temps. La Sedia, son éditeur, présente ses excuses aux journalistes nombreux à l'avoir sollicitée et à son fidèle lectorat. " Yasmina Khadra avait réellement un emploi du temps chargé puisqu'il présidait la semaine dernière le jury des journées internationales du cinéma à Carthage, où l'Algérie a raflé pas moins de quatre prix.