De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le directeur général de la douane algérienne, M. Bouderballa, a donné hier depuis le poste frontalier de Boukanoun saccagé le mois de mai dernier, et où 317 voitures ont été incendiées, des instructions fermes pour nettoyer les lieux. «Il est inadmissible de laisser la situation dans un tel état», a-t-il indiqué tout en mettant l'accent sur la nécessité de réparer le poste situé à quelques mètres de la bande frontalière. En effet, il a été décidé de vendre au dinar symbolique les carcasses des véhicules à l'entreprise algérienne de transformation de récupération et de traitement des déchets ferreux. La marchandise sera acheminée au dépôt de la douane d'Oran jusqu'à la régularisation des dossiers auprès du tribunal de Ghazaouet. Un délai de trois mois a été accordé à cette opération pour bien relooker les lieux. Lors de cette visite qui s'achèvera demain, Le DG M. Bouderbala a inauguré une brigade et un célibatorium. Les deux projets ont bénéficié d'un important volume d'investissement de 225 millions de dinars. Cependant, et dans le cadre d'équiper les deux infrastructures, et achever les travaux d'assainissement et éclairage, une rallonge de 77 millions de dinars a été accordée à cet effet. Toujours dans cette ville côtière, le patron de la douane a également inauguré une division de la douane qui gère 14 communes relevant de plusieurs daïras à savoir entre autres Marsat Ben M'hidi, Ghazaouet, Bab el Assa. Les éléments rattachés à cette division ont réussi depuis le début de l'année à fin septembre la saisie de 52 véhicules, 73 000 litres de carburant, 2 890 jerricans outre des denrées, soit une valeur marchande de plus de 30 millions de dinars. Bouderballa n'a pas manqué de visiter la brigade de Marsat Ben M'hidi. Au niveau de ce site balnéaire, un terrain de 1500 m2 a été choisi pour la réalisation d'un centre de colonie de vacances pour les douaniers. Poursuivant sa tournée, le directeur général de la douane a également inauguré une brigade à Chetouane et Ouled Mimoun, en attendant la journée d'aujourd'hui, où il inaugurera un poste frontalier à El Abed ainsi qu'une brigade. Au sujet des postes frontaliers, il est à noter que ces infrastructures sont inscrites, faut-il le rappeler, dans le cadre du dispositif de lutte contre la contrebande, et font partie du projet global qui compte la réalisation de 85 postes de surveillance douanière à travers les frontières est et ouest, dont Tlemcen qui a bénéficié de 26 postes de surveillance dont 2 poste maritimes. Ceci dit, le rôle crucial d'un contrôle efficace des frontières dans la réduction du trafic illicite est plus que nécessaire. A travers la région frontalière où la contrebande de fuel, denrées, drogue etc. bat son plein, puisque pratiquée par des centaines voire des milliers de jeunes, le directeur général de la douane a instruit ses subalternes de déployer d'autres efforts afin d'assurer l'efficacité de la lutte contre le trafic illicite, et dans le cadre du contrôle des frontières, le directeur général de la douane n'a pas manqué de signaler que plusieurs défis particuliers doivent être relevés, et cela à plusieurs niveaux, tant à l'échelle nationale, régionale et même internationale, surtout que de nombreuses conventions ont été signées par la douane algérienne et la douane européenne. Considérés comme un portail de l'économie nationale, les services des douanes, comme le stipule la loi « … demeurent une structure d'une importance cruciale, cela est corollaire de la nature protectionniste de leurs missions ayant le but de préserver l'intérêt du Trésor public, en assurant le recouvrement des droits et taxes qui risquent d'être éludés ou compromis. Toujours dans le même cadre, le rôle de la douane s'est élargi pour s'étaler sur la protection de la sécurité et la santé publique, le patrimoine culturel et la faune et la flore notamment après l'adoption du régime de la porte ouverte, autrement dit la libéralisation du commerce extérieur. Selon les économistes, les problèmes socioéconomiques épineux qui sévissent en Algérie ainsi que l'imprégnation des esprits par la culture du profit rapide et à la fois facile ont conduit des gens provenant de différentes catégories de la société, à savoir des chômeurs et des cadres, des hommes et des femmes à s'impliquer dans des activités illicites telles que le trafic de drogues et de stupéfiants, le proxénétisme et la contrebande sous différentes formes. Il y a lieu de rappeler également que même les pays les plus développés n'ont pu être à l'abri du problème de la contrebande qui se caractérise par son extension mondiale, ce qui a naturellement donné lieu à la nécessité de réunir les efforts de répression dans le cadre de la coopération internationale. Selon le directeur régional, les contrebandiers maîtrisent parfaitement les lois et sont conscients que l'usage des armes est strictement interdit, ce qui encourage les contrebandiers à dépasser «les limites». Ainsi, il n'est un secret pour personne que la fraude, la contrebande et la contrefaçon font perdre chaque année à l'Etat d'importantes sommes d'argent. A la frontière algéro-marocaine, la contrebande du fuel mine l'économie locale. Selon des statistiques, plus de 8 500 véhicules, notamment les Mercedes, sont utilisés par les «hallaba». D'ailleurs, les saisies opérées quotidiennement par les services de sécurité montrent à quel point le fléau a pris de l'ampleur. Une moyenne de 120 000 litres saisis par mois, ce qui entraîne des pertes lourdes à l'économie nationale, et il appartient à l'ensemble des acteurs de traquer les fraudeurs et les contrebandiers. A travers la région Ouest du pays, la contrebande menace à plus d'un titre le pays. Tout le monde exerce ce métier, surtout la contrebande du fuel, puisque des études montrent que la région frontalière consomme 140 fois plus qu'une grande ville. Ainsi, et en attendant la mise en service de l'ensemble des unités de postes de surveillance des frontières algériennes, et qui seront dotés de moyens de surveillance sophistiqués, et dans le cadre d'augmenter ses effectifs pour atteindre 30 000 douaniers à l'orée 2014, la lutte continue à travers les frontières algériennes.