Les tensions récurrentes sur le lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) enregistrées ces derniers mois, et plus particulièrement ces temps-ci, ont-elles poussé le ministère de l'Agriculture à prendre enfin le taureau par les cornes pour que le LPC ne fasse plus l'objet de rupture sur les étals des détaillants ? Les dernières directives du ministère à l'adresse de tous les acteurs de la filière expriment fidèlement la volonté effective de la tutelle à mettre fin au dysfonctionnement actuel dans cette branche. Un note qui va, selon un communiqué de presse du ministère de l'Agriculture, servir pour le renforcement et l'intégration de cette importante filière. Cette dernière (ndlr la note) dont la mise en œuvre complète interviendra au plus tard le 1er janvier 2011, est soumise actuellement aux comités interprofessionnels, nationaux et régionaux, pour information et enrichissement éventuels, lit-on dans le communiqué. Cette même source détaille les objectifs recherchés à travers cette orientation qui exigent que les laiteries publiques doivent produire au moins 50% du lait pasteurisé conditionné (LPC) mis sur le marché national. Quant aux laiteries privées, «elles seront sollicitées par voie de réponse à la manifestation d'intérêt annuel, à participer à couvrir les autres 50%, sous réserve de répondre aux conditions édictées dans un cahier des charges joint à l'appel», est-il indiqué . Il est aussi précisé, à l'égard des laiteries privées, que leur adhésion au nouveau dispositif «reste volontaire et individuel». Tout en leur rappelant que la priorité d'approvisionnement en poudre de lait sera accordée aux unités de transformation qui participent au développement de la production nationale et à l'effort d'intégration. A propos d'intégration, il est prévu dans le nouveau dispositif d'accorder aux laiteries qui intègrent du lait cru, à raison de plus de 50% de leurs capacités de production une prime d'intégration de 5 DA/litre intégrée dans tout type de lait de consommation. Et pour les laiteries qui utilisent totalement leurs capacités pour la production de LPC avec du lait cru, la prime d'intégration va passer de 5 à 7,5 DA/litre. Soulignons également que le nouveau dispositif concerne aussi les laiteries implantées dans les zones steppiques et sahariennes puisque pour celles intéressées par la production du LPC, elles seront liées par des conditions spécifiques avec l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Le communiqué restant muet sur les détails de ces conditions spécifiques. Dans le communiqué, il est aussi indiqué qu'en 2009, près de 5 milliards de litres en équivalent lait ont été mis sur le marché national (année de référence pour le calcul), à raison de 4 milliards de litres en lait de consommation et un (1) milliard de litres en produits laitiers. Et selon le ministère, sur ces cinq (5) milliards de litres de lait, 2,5 milliards de litres provenaient de la production nationale de lait cru. Les autres 2,5 milliards de litres de lait proviennent de l'importation : 1,2 milliard de litres sous forme de poudre de lait de transformation importés par l'ONIL, et 1,3 milliard de litres d'importation de lait de consommation, de transformation et de produits laitiers importés par le secteur privé, est-il précisé. Quant au prix de cession au détail des 5 milliards de litres d'équivalent lait, le ministère précise que 3,5 milliards de litres sont mis sur le marché à prix libres, alors que 1,5 milliard de litres seront mis sur le marché à un prix soutenu par l'Etat, soit 30% du total consommé. Le ministère rappelle en fin de communiqué que le nouveau dispositif qui va être mis en place vise l'augmentation de la production nationale. Car «il s'agira de porter la couverture des besoins par la production nationale à hauteur de 75% au lieu de 50% actuellement», précise la tutelle. Z. A.