Dans le but de sécuriser la disponibilité sur le marché du lait en sachet à 25 DA, «les unités publiques sont mises sous sujétion publique pour la fabrication d'au moins 50% de ce lait et bénéficieront de la poudre de lait à prix subventionné», a indiqué une note élaborée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Sachant que la demande nationale s'élève à hauteur de 1,2 milliard de litres par an, les laiteries privées, quant à elles, «seront sollicitées, par voie de réponse à manifestation d'intérêt annuel, à participer à couvrir les autres 50%, sous réserve de répondre aux conditions édictées dans un cahier des charges joint à l'appel à manifestation». Mais, poursuit le ministère, la priorité sera accordée aux laiteries qui participent au développement de la production nationale et à l'effort d'intégration. Les laiteries situées dans les zones steppique et saharienne, et en cas d'intéressement à la fabrication du lait en sachet conditionné à 25 DA, seront liées par des conditions spécifiques avec l'Office national du lait (Onil). Même si l'objectif du ministère est de réduire la tension dans la filière, la décision, qui sera débattue par les intervenants, la baisse du volume produit par les laiteries privées réduira l'utilisation de leurs capacités de production. Ces dernières représentent 200% des besoins nationaux, d'où leur utilisation partielle. La mise en application de cette nouvelle mesure interviendra d'ici la fin de l'année, indique le ministère. C'est «après un long processus d'analyse et de concertation avec l'ensemble des acteurs de la filière lait» que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a élaboré la note qui servira d'orientation de base pour le renforcement et l'intégration de cette importante filière. Soumise actuellement aux comités interprofessionnels, nationaux et régionaux, pour information et enrichissement éventuels, l'objectif recherché est de rendre l'importation de la poudre de lait un appoint pour la production, de créer des conditions d'une structuration moderne et d'un développement durable de la filière, de sécuriser tous les maillons de la filière, de moderniser les élevages et améliorer leur productivité. Selon le ministère, «l'adhésion des privés aux mesures édictées par les pouvoirs publics est volontaire et est vivement souhaitée», alors que «les unités publiques sont sous sujétion publique». Avec l'objectif d'augmenter la production du lait cru, le ministère projette de porter la couverture des besoins par la production nationale à au moins 75% au lieu de 50% actuellement. Un soutien pour les laits camelin et caprin En matière de développement de la production nationale, il sera question de la confirmation du dispositif mis en place et le renforcement du soutien aux laits caprin et camelin, de la réhabilitation des infrastructures d'élevage, de l'encouragement des relations contractuelles entre les éleveurs, les centres de collecte et les laiteries. Pour ce qui a trait à l'incitation à l'intégration, il est question d'encourager la densification du réseau de collecte, d'augmenter la prime d'intégration à 5 DA/litre pour toute laiterie qui intègre du lait cru à plus de 50% de ses capacités de production, dans tous types de lait de consommation. La prime sera encore plus importante pour toute laiterie qui utilise totalement ses capacités pour la production du lait pasteurisé conditionné (LPC) au prix soutenu de 25 DA, avec du lait cru. Cette prime d'intégration passera de 4 à 7,5 DA par litre. Le ministère indique, par ailleurs, qu'en 2009, près de 5 milliards de litres en équivalent lait ont été mis sur le marché national, à raison de 4 milliards en lait de consommation et 1 milliard en produits laitiers. Sur les 5 milliards de litres d'équivalent lait, un volume de 2,5 milliards provenait de la production nationale de lait cru et 2,5 milliards de litres de l'importation. Sur ce dernier volume, 1,2 milliard de litres ont résulté des importations de poudre de lait de transformation effectuées par l'Onil, 1,3 milliard de litres ont découlé des importations de lait (de consommation et transformation) et des produits laitiers importés par le secteur privé.