Photo : M. Hacène Par Amel Bouakba Au moment où le secteur de la santé est miné par des dysfonctionnements à n'en plus finir, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a annoncé vendredi soir que la refonte du système de santé est bel et bien «engagée». Le ministre qui intervenait à l'ouverture du 2e congrès national de l'Association des internistes libéraux algériens (AILA) a précisé qu'«il y a au ministère un groupe qui est en train de travailler sur la refonte du système de santé», ajoutant que «la loi 85-05 de 1985 est pratiquement obsolète». Selon Ould Abbès, «ce groupe de travail a déjà élaboré un nouveau texte, invitant les associations et autres sociétés savantes, à donner leurs avis et observations sur tous les textes que le ministère est en train d'engager». Le ministre s'engage ainsi à réviser la loi sanitaire, élaborer une nouvelle carte sanitaire nationale, initier une politique nationale du médicament, basée sur le soutien de la production locale et la réduction de la facture d'importation. L'humanisation des conditions d'accueil des malades dans les hôpitaux et l'équipement des services d'urgence figurent également parmi les priorités du secteur. D'autant que les citoyens ne cessent de se plaindre d'une prise en charge défaillante au niveau des hôpitaux publics. L'autre cheval de bataille de Ould Abbès réside dans la rationalisation de la gestion des hôpitaux, devenue une nécessité pour valoriser les acquis du secteur de la santé et les protéger. A ce propos, déplore-t-on, le secteur compte 73 000 équipements médicaux dont 10 000 de qualité élevée et non utilisés et plus de 5 000 équipements en panne. Autant dire que le système de santé algérien est sous les feux de la rampe. Les derniers classements mondiaux, entre autres celui de l'Organisation internationale de la santé (OMS) accablent le système de santé algérien et le classe au bas du classement, comparativement à nos voisins. A vrai dire, les réformes annoncées depuis des années peinent à se concrétiser. Malgré les discours tenus et les engagements pris par les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Santé, les éternels problèmes de dysfonctionnement persistent. Le malaise profond que vit notre système de santé se traduit, entre autres, par les pénuries de médicaments vitaux auxquelles sont confrontés de façon répétée les malades chroniques et l'inégalité de l'accès aux soins. Pourtant, ce n'est pas l'argent qui manque. Le secteur de la santé vient d'ailleurs de bénéficier d'un soutien financier remarquable, dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, avec 619 milliards DA au secteur de la santé, pour la réalisation notamment, de 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé, 377 polycliniques, 1 000 salles de soins et 17 écoles de formation paramédicale. Reste à savoir si tous les gros moyens mis en place seront utilisés à bon escient et au profit de tous les Algériens.