«Le FMI est un médecin malade. La brutalité stupide des ‘‘traitements de choc'' qu'il a infligés à nombre d'Etats en difficulté - dont l'Argentine, la Russie, les pays d'Asie du Sud-Est - a fait de lui une organisation honnie dans le monde entier. Pour ne plus avoir à faire appel à ses secours», les gouvernements préfèrent remédier par eux-mêmes à leurs douleurs financières ou solliciter l'aide de pays gorgés de devises comme la Chine, la Corée du Sud, le Venezuela. «Mais dès lors que plus personne ne veut être un jour débiteur du FMI, les recettes que l'institution tirait des intérêts de ses prêts se sont écroulées. Au point qu'elle est devenue… déficitaire.» C'est ce qu'écrivait le Monde diplomatique dans l'une de ses éditions de 2008, alors que la crise financière internationale battait son plein et n'épargnait aucun continent, y compris les pays riches. Lors de sa création en 1945, le FMI, qui est l'émanation de l'ONU, avait pour mission «de promouvoir la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière, de faciliter le commerce international, de susciter des niveaux d'emploi et de croissance durable, et de faire reculer la pauvreté dans le monde.» Dans les faits, le FMI a été l'instrument du dérèglement du système financier international à travers ses politiques de restriction budgétaire et ses injonctions draconiennes dans les économies des pays en difficulté. En Afrique, en Asie et en Amérique latine, les conditions imposées aux pays qui ont sollicité l'aide du FMI ont approfondi la crise et ont mis les économies du Sud sur les rotules. Lorsque la crise des subprimes a commencé à bouleverser le système financier international, le FMI n'a bougé qu'après le désastre. Mais sa situation financière catastrophique ne lui a pas permis de jouer un rôle important dans l'effort engagé par les différentes puissances économiques pour juguler la crise qui sévit toujours. Les pays du Sud, victimes du FMI considéré comme une institution au service des pays riches, n'ont cessé d'appeler à une réforme structurelle du Fonds pour qu'il soit un réel instrument de régulation de l'économie mondiale qui modère les appétits des plus voraces dans ce processus de mondialisation qui ne sert que les spéculateurs. A. G. Le FMI discute le 5 novembre du doublement de son capital Le Fonds monétaire international a programmé une réunion le 5 novembre prochain de son conseil d'administration pour discuter du doublement de son capital sur lequel se sont mis d'accord les pays du G20, selon un porte-parole de l'institution. «Le conseil d'administration prévoit de se réunir vendredi pour discuter des propositions sur la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du FMI», a indiqué ce porte-parole. Cette discussion fait suite à l'engagement pris le mois dernier par les pays riches et émergents du G20 sur leur participation respective à l'augmentation des quotes-parts du FMI, et donc leur contribution aux finances de l'institution. Lors d'une réunion à Gyeongju (Corée du Sud) les 22 et 23 octobre dernier, les ministres des Finances et banquiers centraux des pays du G20 avaient indiqué s'être mis d'accord sur les modalités d'un «doublement des quotes-parts» qui viendrait renforcer le capital du FMI. Ils avaient aussi indiqué que les pays d'Europe de l'Ouest avaient accepté de réduire de deux le nombre de leurs sièges du conseil d'administration, et que le total serait maintenu à 24. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, avait alors salué «la plus importante réforme jamais adoptée de la gouvernance du Fonds monétaire international».