Le Fonds monétaire international a appelé hier les pays du Moyen-Orient et d'Asie Centrale à réformer leurs systèmes de régulation financière, pour éviter que cette région ne devienne le maillon faible du système financier mondial. Les autorités de régulation et de supervision des pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale devraient prendre "activement part aux efforts engagés pour combler les lacunes du système financier international et mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour accroître la résistance des systèmes financiers de la région", a indiqué l'institution internationale dans un communiqué. Parmi les lacunes constatées dans la région, Adnan Mazarei, sous-directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale (MECA) du FMI, cité dans le communiqué, a noté "le recours excessif des banques à l'octroi de prêts +sur réputation+ et l'incapacité des organes de supervision à prendre rapidement des mesures correctrices en raison des limites de leurs prérogatives". Pour le FMI, la région MECA comprend l'ensemble du monde arabe, du Maghreb au Soudan et au Golfe, le Caucase et l'Asie Centrale ex-soviétiques, ainsi que l'Iran, l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan. Afin que ces pays ne présentent pas de risques pour le reste du système financier mondial, le FMI les a appelés à se mettre au diapason du reste du monde, en évitant d'autoriser des pratiques interdites ailleurs afin de "ne pas encourager l'arbitrage entre systèmes de régulation". L'institution a également appelé les pays du Moyen-Orient et d'Asie Centrale à renforcer leur système bancaire, en adoptant des mesures "visant à garantir un niveau suffisant de fonds propres de haute qualité", notamment dans les pays pétroliers qui sont vulnérables aux variations brutales des entrées de capitaux et du cycle des prix du pétrole. "Nous avons observé par le passé que l'absence de ce type de cadre avait créé d'importantes vulnérabilités pour les banques qui sont devenues surexposées, une fois que les phases d'expansion prenaient fin", a précisé M. Mazarei. Le FMI a enfin appelé les pays de la région à adopter des réglementations permettant la résolution des crises du genre de celles qui doivent être adoptées par le Congrès américain. "L'une des dispositions importantes à cet égard sera de mettre en place un cadre légal plus exhaustif des institutions financières, qui permette la prise de mesures promptes de préemption et qui offre, le cas échéant, des options de restructuration rapide, localement et à l'échelle internationale", note l'institution. Notons par ailleurs que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn a appelé les responsables financiers d'Asie à rester vigilants et s'attendre à de nouvelles turbulences économiques. "Les décideurs doivent rester vigilants aux turbulences", a déclaré M. Strauss-Kahn en évoquant notamment une possible propagation de la crise de la dette en Europe. Le chef du FMI s'est cependant voulu optimiste sur la croissance économique. "Je ne pense pas qu'il y aura un nouveau fléchissement. Selon notre scénario, il y aura une reprise", a-t-il dit lors d'une conférence organisée à Daejeon, en Corée du Sud. Le Fonds monétaire international avait déjà écarté jeudi la possibilité d'une nouvelle récession mondiale, malgré les turbulences traversées par un secteur financier de moins en moins stable, avec la montée de la dette publique de nombreux pays. "La reprise mondiale se poursuivra, malgré davantage de turbulences financières" provenant des marchés de la dette publique, avait affirmé l'institution multilatérale dans une actualisation de ses prévisions économiques publiée à Hong Kong. Le FMI avait tablé sur une croissance de 7,5% pour l'ensemble de l'Asie en 2010 contre une moyenne mondiale de 4,6%.