Ça y est, c'est la fin. La 15ème édition du Salon international du livre d'Alger, Sila 2010, est arrivée à son terme. Après dix jours d'activités dédiées au livre, il est temps, si ce n'est d'en faire le bilan détaillé, de revenir du moins sur les faits marquants, positivement et/ou négativement, de cette manifestation culturelle majeure.Première action, qui mérite des fleurs, les pouvoirs publics ont fait de louables efforts pour amoindrir les frais d'achat du livre et ce, en exonérant les ouvrages importés et destinés à la vente dans des festivals, foires et salons de livre du paiement des droits et taxes douaniers. Cette exonération devait permettre aux très nombreux importateurs qui exposent au Sila de proposer des livres à des prix relativement abordables. Fallait-il encore qu'ils la répercutent sur le prix de vente, ce qui n'est pas toujours le cas. Pis, en commerçants soucieux du profit seulement, certains exposants gonflent leurs prix pour, une fois intégrées les réductions affichées en grandes lettres, retomber sur le prix «réel». C'est ainsi qu'on trouvera des livres coûtant plus cher qu'en libraire. De plus, une grande partie des livres exposés sont des «pilons», des «queues d'édition» et/ou «hirondelles» qui pourraient être cédés au prix de revient. En fait, les maisons d'édition étrangères et les importateurs, à quelques rares exceptions, utilisent le Sila pour déstocker, et à bon prix. Quant aux éditeurs nationaux, ils font ce qu'ils peuvent pour se faire une place dans ce monde du livre qui n'est pas peuplé que de professionnels travaillant pour la promotion du livre et de la lecture. Et ce n'est pas chose aisée. Le Sila, grande vitrine de la production éditoriale, est à ce titre une illustration parfaite de la lutte de ces maisons d'édition qu'on qualifie de «petites» pour expliquer leur marginalisation. La disposition des stands s'est faite suivant un plan établi par les organisateurs qui n'ont procédé ni par ordre alphabétique ni en faisant valoir l'ancienneté des maisons d'édition ou l'importance de leur production de l'année. Ainsi, les places stratégiques du Sila sont revenues aux «grandes» maisons d'édition, alors que les «petites» ont presque toutes été reléguées dans les allées perpendiculaires et les recoins du salon.Autre imperfection, la gestion des flux de visiteurs et du site. Si le chapiteau avait plusieurs entrées, le site n'avait, lui, qu'une voie d'accès. Résultat : un embouteillage monstre qui commençait à la bretelle d'accès de l'autoroute menant au complexe et se terminait au parking où il fallait tourner longtemps avant de trouver une place. Pas moins d'une heure était nécessaire pour arriver au Sila, alors qu'on aurait pu ouvrir les trois accès du complexe pour fluidifier le trafic et atténuer l'attente. Idem pour l'aménagement du site. Au pied de la petite passerelle reliant le parking à l'esplanade où se dresse le chapiteau du Sila, des flaques d'eau sont recouvertes par des palettes en bois d'emballage. La passerelle est, elle, occupée par les étals des vendeurs de cacahuètes, qui ne sont aucunement inquiétés par les policiers présents sur les lieux. Ce sont là des images et des comportements indignes d'un Salon du livre qui se veut international. H. G.