Les marches du podium semblent être un rêve inaccessible pour les sportifs algériens ayant fait le déplacement à Pékin. Deux médailles, le bronze et l'argent, dans l'escarcelle des compétiteurs algériens, c'est peu. La moisson est maigre. Que de ratés ! Faut-il s'en étonner, se lamenter ? La cause principale de la déroute est que les membres de la délégation algérienne à Pékin ne semblent pas regarder dans la même direction, viser le même objectif. tre du voyage à Pékin, ce n'est pas seulement pour participer, mais pour aller chercher des médailles, honorer des engagements, un pays. Les Algériens qui se trouvent à l'heure qu'il est dans la capitale chinoise méritent-ils tous d'être là-bas ? On les a vus, dans le village olympique, des athlètes en tenue sportive se mêlent à des gens en costume. C'est de tradition, il est des Algériens, dans le monde du sport, qui se plaisent dans la lumière, qui font du surplace. Sans vouloir se poser en donneurs de leçons, on dira que ce qui s'est passé aux jeux Olympiques de Pékin ne glorifie pas le sport algérien, qu'on est en train de s'éloigner de valeurs qui autrefois donnaient du mordant à nos athlètes. La responsabilité est collective, qu'un médecin ait décliné de faire le déplacement à Pékin ou qu'un athlète ait refusé d'être de la compétition. Quand, dans certaines disciplines, on bricole des stages, qu'on ne fait pas de projections, qu'on ne fait pas appel à l'expérience, il ne faut pas se faire d'illusion, s'étonner si l'on tombe si bas. Pourtant, nos athlètes le savaient : dans l'arène «duale», à la faveur des olympiades, ils étaient appelés à se mesurer à des compétiteurs de haut rang, rudement préparés. Aux Jeux de Pékin, pas plus qu'à ceux d'Athènes, des sportifs connus et reconnus, «estampillés» champions olympiques, ont fait entrer des records dans l'histoire. C'est dire que le niveau des Jeux a fortement évolué, ces dernières années. Les encadreurs du sport algérien s'en rendent-ils compte ? Ils doivent réfléchir aux Jeux de Londres, même si on en est à mille lieux. La délégation algérienne présente en Chine, bien que le bilan final des Jeux n'ait pas encore été dressé, doit rendre compte de ce qui s'y est passé. Finis les paravents derrière lesquels s'abritent certains pour se justifier. Parce que effacer tout et repartir à zéro -un style devenu le propre de l'Algérie- conduit droit dans le mur. Quoi qu'il en soit, la débâcle de Pékin est loin d'être un cas isolé. Elle fait partie d'une série de contre-performances qu'enregistre le sport algérien. Ce dernier, au bas de l'échelle, n'arrive pas à s'en remettre. Dans le sport collectif comme dans celui individuel, la «malédiction» semble s'abattre sur le secteur. En football, l'équipe nationale éprouve toutes les peines du monde à tenir en échec des équipes moins performantes qu'elle, dans les éliminatoires de la Coupe du monde. En handball, l'équipe a également perdu de sa prestance. Elle ne fait plus le poids devant des équipes de dimension régionale. Au plus fort de leur gloire, elles avaient pourtant fait rêver les Algériens. Y. S.