De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La coopération africaine dans les technologies de l'information et de la communication est le sujet qui a été le plus abondamment commenté lors du 2ème congrès sur les TIC qui s'est tenu à Oran en fin de semaine dernière. Et pour cause. Le thème concerne plusieurs pays africains impliqués dans des projets en cours de réalisation ou en phase de lancement. Constellation satellitaire africaine Sur les technologies de l'information et de la communication proprement dites, il y a lieu de signaler cette annonce, faite par le directeur général de l'agence spatiale algérienne (ASAL), M. Azzedine Oussedik, du lancement, l'année prochaine, des travaux de réalisation d'une constellation satellitaire africaine, projet continental inscrit dans le cadre du Nepad impliquant la participation de l'Algérie, du Nigeria, de l'Afrique du Sud et du Kenya : «L'objectif est de lancer trois satellites pour les mettre sur orbite terrestre dans le but de collecter des données et des photos qui seront exploitées, entre autres pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles», a-t-il expliqué en ajoutant que le centre de fabrication de petits satellites de Bir-El-Djir (localité située à l'est d'Oran) sera fonctionnel au cours du premier semestre 2011. L'accord des quatre pays concernés par ce projet intitulé «African Ressource Management» a été signé à Alger en 2009 : «L'étude des objectifs et des besoins de l'Afrique en matière de télédétection et la phase de la définition technique de ces satellites ont été finalisées», a conclu Azzedine Oussedik en marge de ce congrès. De la nécessité d'une coopération africaine Ce projet doit probablement constituer un motif de satisfaction des congressistes qui ont beaucoup insisté sur la portée de la coopération dans le domaine des TIC. Qu'ils soient algériens ou étrangers (plusieurs pays d'Afrique ont pris part à cette manifestation organisée conjointement par le ministère de la Poste et des TIC et l'Union nationale des scientifiques et des technologues algériens (UNSTA), tous les responsables et experts qui ont eu à s'exprimer ont plaidé pour la promotion de la coopération africaine. Alors que Moussa Benhamadi a souligné l'importance du partenariat entre les gouvernements des pays africains mais aussi des pays émergents et la nécessité d'investir dans les ressources humaines «dont dispose notre continent pour la réalisation des différents segments et projets engagés dans le cadre de la réduction de la fracture numérique», le ministre algérien de la Communication, Nacer Mehal, a insisté sur l'importance d'«une politique financière qui doit englober une vision Sud/Sud» dans la réduction du coût, aujourd'hui très élevé, de la généralisation des TIC en Afrique. Le ministre burkinabais de la Poste et des TIC, M. Richard Anago, s'est, lui, intéressé au rôle, vital dans la coopération africaine, des conventions bilatérales et des projets régionaux communs notamment en matière d'interconnexion, de raccordement en câbles de liaison et en fibre optique et de lancement de satellites (tel le projet de liaison en fibre optique entre Alger et la capitale nigériane Abuja). Intervenant par vidéoconférence depuis la Suisse, le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Malien Hamadoun Touré, a rappelé son engagement à soutenir le développement des technologies de l'information et de la communication sur le continent africain dont 40% des pays sont connectés. Un développement qui, a-t-il cependant prévenu, ne peut se concrétiser qu'avec la contribution des compétences humaines du continent : «C'est par le développement des nouvelles TIC que nous pourrons atteindre les objectifs de développement du millénaire», a-t-il affirmé notamment. Il reste que les objectifs de mise en place des synergies de coopération entre les pays africains, de l'harmonisation des politiques et des cadres juridiques et réglementaires sont sérieusement handicapés par les réalités politiques et économiques d'un continent habité par les conflits et pauvre en ressources financières.