Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nacer Hannachi Plus de 1 000 sapeurs- pompiers activent dans la wilaya de Constantine. Ils sont répartis sur neuf casernes dont trois situées au chef-lieu de wilaya. L'unité principale est implantée à la nouvelle ville. Une géographie pour le moins contraignante pour le service en cas de grandes catastrophes. Ceci dit, la direction aspire à ériger sa base au chef-lieu de wilaya, et ce, pour mieux coordonner et surtout agir à la seconde près. «Nous sommes dans l'attente d'une proposition de la part des premiers responsables de la wilaya. Une assiette appropriée nous permettra la réalisation d'une unité qui sera proche des secteurs importants», laisse entendre le chargé de la communication M. Tafer. Cet aveu explique de surcroît que l'actuelle assise se trouve assez loin et renferme les équipements lourds d'intervention. «Toutes les unités sont équipées selon le besoin, mais si l'on disposait d'une base au chef-lieu de wilaya, les opérations de secours, notamment recommandant des interventions rapides, se feraient sans peine, puisque les transferts de matériel seraient faciles et n'exigeraient pas de temps supplémentaire», ajoutera-t-il. La Protection civile, en parfaite évolution en matière de spécialisation, demande davantage de postes supplémentaires. A cet effet, on apprend que le nombre des nouvelles recrues a observé une courbe ascendante depuis quelques années. Constantine enrôle jusqu'à 150 nouveaux pompiers par an. Toutefois, étant donné les nouvelles spécialités entrées en vigueur dans le secteur dont le «Grimp» vulgarisé compte tenu des reliefs du territoire, la plongée… il est important, voire nécessaire, de conforter davantage les effectifs, atteste notre canal. En ce qui concerne la couverture optimale à travers la wilaya de Constantine, aucun chiffre fiable dans la mesure où les statistiques dans les interventions et dans les incidents demeurent instables. Mais un projet dans ce sens est en cours de production. De fait, le schéma de wilaya de couverture et d'analyse de risque est bientôt finalisé (SWACR). L'idée de se doter de cette banque de données devient prépondérante pour maîtriser toutes les catastrophes. Une coopération franco-algérienne a été menée sur le terrain à l'issue de laquelle les sapeurs-pompiers ont bénéficié de formation spécifique assurée par des experts français. Dès lors, des données sont injectées au fur et à mesure dans la cartographie de la Protection civile. Le but étant de parvenir à gérer au mieux la logistique. C'est un véritable substitut de «logiciel». Ce SWACR permet d'évaluer les diverses insuffisances en matériel et en effectif. Les premières fortes pluies enclenchent les sirènes… La Protection civile aura activé son plan ORSEC spécial hiver il y a déjà plusieurs jours. Cela s'est concrétisé à l'issue de la réunion tenue en août passé avec l'ensemble des responsables des départements élus et gestionnaires des différents établissements que compte chaque municipalité. Une opération classique à laquelle se livre le secteur chaque année en pareille période pour faire face à d'éventuelles catastrophes de quelque nature qu'elle soit. Ainsi conformément à la loi 04/20 de décembre 2004 (complétée par les décrets 85/231et 232) sur «la gestion des dangers spéciaux, la Protection civile a procédé à une sensibilisation accrue qui a donné lieu à une organisation et à la mise en place d'une cellule de veille au niveau de chaque localité en dehors du chef-lieu de wilaya, et ce, dans le but de répondre présent en cas d'accident», explique le chargé de la communication près de la direction de wilaya. De surcroît, les campagnes de sensibilisation se sont multipliées en début de saison. La dernière remonte au 3 novembre où la Sonelgaz, la Sûreté nationale, Naftal y étaient associées, et ce, dans le but de prévenir contre les risques notamment d'asphyxie générés par le gaz. A cet effet, les habitants résidant à Sidi Mabrouk dans des HLM ont été avertis des dangers encourus par les conduites de gaz naturel. «Malheureusement, le plomb caractérise la majorité des conduites. On insiste auprès des locataires pour qu'ils les remplacent par le cuivre», soutient la même source. En parallèle, la Protection civile a été malmenée face aux dernières intempéries qu'elle a connues. Les sirènes ont été actionnées dans différentes unités d'intervention. Entre sauvetage dans les axes routiers et épuisement des eaux dans des endroits délicats, les pompiers s'y sont déployés pour faciliter la circulation et sauver des vies. Ils ont effectué 83 interventions se rapportant à des accidents de la circulation (en octobre). On dénombrait 143 blessés et 4 morts. L'hiver s'annonce sans répit pour ces acteurs «humanitaires». Les dernières heures de pluies battantes sur Constantine ont sollicité davantage la Protection qui est intervenue en zone habituée à l'engorgement et aux inondations. Les cités Bessif, Oued El Had, Boudjenana au niveau de la trémie, et Bab El Kantara ont connu «des montées des eaux» comme à l'accoutumée occasionnées par le mauvais entretien des chaussées et aussi par l'accumulation des remblais après des travaux. En outre, les premiers cas d'asphyxie ont été signalés dans la commune d'Ibn Ziad où 7 personnes étaient secourues in extremis, mentionne le même intervenant. Dans ce chapitre, la direction confirme que ce genre de catastrophe perdure notamment dans les cités HLM de Ziadia et de Sidi Mabrouk qui continuent d'en souffrir en raison de la vétusté des tuyaux à gaz et surtout du manque d'entretien dans les cheminées et la mauvaise mise en marche des appareils de chauffage. On se rappelle que ce type d'accident aura caractérisé la nouvelle ville durant le début des années 2000, et ce, compte tenu de la mauvaise pratique dans le système de chauffage. «La majorité de la population qui y était transférée habitait les taudis et donc peu familière avec le gaz. Il lui a fallu autant de sensibilisation pour s'acclimater et prendre connaissance des dangers liés au gaz», explique un cadre de la Protection civile. En définitive, assez vigilante, la Protection civile en ce temps hivernal guette la moindre information : bulletin des services météo ou messages des citoyens pour se rendre au secours de la population.