La nature du régime électoral en Algérie a été au centre du débat chez la classe politique, particulièrement chez les partis dits de la mouvance démocratique, et c'est d'autant plus le cas lors de décisifs rendez-vous électoraux. Lesquels rendez-vous sont souvent l'occasion, pour ces derniers, de remettre sur le devant de la scène leurs revendications et autres griefs liés au régime électoral en vigueur dans notre pays.Le Front des forces socialistes (FFS) n'a ainsi cessé de plaider pour une «élaboration» de l'ensemble du dispositif électoral (révision des listes, découpage électoral, révision de la loi électorale, dispositif de surveillance nationale et internationale du processus électoral…). Pour le parti d'Aït-Ahmed, il s'agit donc de «fixer le calendrier électoral dans sa globalité» avec l'élection d'une assemblée constituante comme première étape, cette assemblée que le FFS n'a cessé de revendiquer avec la légitimité et la quintessence qui conviennent à une véritable démocratie. Ainsi, lorsque la question de la révision de la loi électorale s'était posée ces dernières années, le FFS s'était empressé de réagir en estimant que cela est «une tentative de transposer le débat politique» autour de la légitimité de l'Assemblée populaire nationale. Une position exprimée au lendemain du renouvellement de la deuxième chambre du Parlement à l'issue des législatives de 2007. Pour le plus vieux parti d'opposition, l'Assemblée nouvellement élue ne peut se prévaloir de légitimité car non représentative et, par voie de conséquence, non habilitée à décider de la destinée du peuple. Avec à peine 36% de participation lors des législatives de 2007, le FFS avait considéré que le véritable débat de l'heure n'était pas la question de la révision électorale, mais bien le message délivré par le peuple à travers ce faible taux de participation. Un taux si faible que même les partis au pouvoir (ceux de l'Alliance présidentielle) y ont également vu une sanction à leur encontre. D'où leur précipitation à approuver la proposition de l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, de faire amender la loi électorale. Cette proposition était perçue par le FFS comme étant «une fuite en avant».Le parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'était farouchement opposé, quant à lui, au projet d'amendement de la loi électorale s'agissant de l'aspect qui consacrerait «l'exclusivité de la décision et l'opacité de gestion», selon les propos du Dr Saïd Sadi qui avait jugé «extrêmement dangereux». Pour ce dernier, le correctif à la loi électorale souhaité par l'Alliance présidentielle révèle l'intention du pouvoir d'asservir davantage la commune. «La seule chose sur laquelle les partis de l'Alliance présidentielle sont d'accord, c'est l'abolition des libertés. Ils travaillent à l'instauration de la pensée unique.» Le président du RCD ne perd pas de vue, par ailleurs, l'arrière-fond politique qui sous-tend la proposition de l'Alliance présidentielle relativement à la révision de la loi électorale dans le sens de permettre l'exclusivité de la représentation au niveau des communes. «Qui contrôle l'APC, contrôle la présidentielle ?» avait-il alors indiqué. Saïd Sadi avait, en revanche, plaidé le renforcement du pouvoir local à travers, entre autres, la libération de l'initiative démocratique et l'extension des prérogatives de la commune. M. C.