Sensibiliser les femmes sur la polyarthrite rhumatoïde (PR) , une maladie aux conséquences dévastatrices, voilà une tâche ardue qui nécessite une large mobilisation de la part de l'Observatoire algérien de la femme, dont la présidente Mme Nadjia Djaafri, présente au congrès mondial de rhumatologie, l'American College of rhumatology, organisé du 6 au 11 novembre derniers à Atlanta, aux Etats-Unis. Sa présence hautement significative, démontre l'intérêt accordé à la maladie qui touche majoritairement des femmes. «Ce congrès est une occasion incontournable pour voir de près les derniers traitements innovants pour faire face à cette maladie.» «En matière de traitements révolutionnaires, les biothérapies offrent une véritable chance aux malades de voir leur vie s'améliorer. J'estime que les femmes algériennes ont parfaitement le droit de bénéficier de ces thérapies ciblées qui leur permettent de vivre normalement et de jouir de soins de qualité», indique encore Mme Djaafri. «La sensibilisation sur la polyarthrite rhumatoïde est au cœur des actions de l'observatoire qui existe depuis 2008 et qui compte une commission santé travaillant sur le cancer du sein, l'allaitement maternel, le cancer du col et récemment la PR», nous explique Mme Djaafri. «La PR est devenue notre cheval de bataille, car bien souvent les femmes ne se rendent compte que tardivement qu'elles sont touchées par cette maladie particulièrement handicapante». Les statistiques sont énormes, quelque 350 000 cas de PR sont recensés dont les trois quarts sont des femmes qui perdent au fur et à mesure de l'évolution de la maladie leurs capacités à travailler. Il faut savoir en effet que la maladie entraîne l'arrêt de travail dans 50% des cas avant 5 ans et l'invalidité dans 10% des cas avant 2 ans. «C'est pourquoi, affirme notre interlocutrice, il est primordial d'informer et de sensibiliser le plus possible sur ce sujet afin d'amener les femmes à consulter rapidement avant que leur vie ne soit complètement altérée sous l'effet de la maladie.» L'Observatoire algérien de la femme, par la voix de sa présidente, tente de généraliser l'information autour de cette pathologie et de plaider «pour un diagnostic précoce et un traitement rapide». Dans ce sens, plusieurs rencontres et journées de sensibilisation sur cette maladie sont organisées un peu partout à travers le pays. Dans la continuité des efforts d'information et de sensibilisation, il est prévu également la création d'un réseau algérien des femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Notons par ailleurs que Mme Djaafri est également fondatrice de l'Union arabe de la polyarthrite rhumatoïde, qui compte l'Algérie, le Maroc, la Jordanie et les Emirats arabes unis.