Photo : Riad Par Amel Bouakba Depuis quelque temps, les médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde, une maladie articulaire qui touche environ 350 000 personnes dans notre pays, sont en rupture dans les hôpitaux publics. Malades et spécialistes tirent la sonnette d'alarme et interpellent les autorités concernées, entre autres, le ministère de la Santé et celui du Travail et de la Sécurité sociale. L'occasion d'en parler, à l'occasion de la Journée mondiale de l'arthrite (12 octobre de chaque année), organisée, à l'hôtel Hilton, par la Ligue algérienne antirhumatismale (LAAR) en collaboration avec les laboratoires Roche, sous le slogan, «Marchons tous à leurs côtés». Les spécialistes, dont le professeur Aïcha Rezig Ladjouze, chef de service rhumatologie à l'hôpital de Ben Aknoun et présidente de la LAAR, ont qualifié la situation de véritable «scandale de santé publique». C'est l'avis aussi des professeurs Dahou et Lefkir, et du docteur Rahal., unanimes à dénoncer la situation. «La plupart des malades sont obligés d'acheter leurs médicaments, pourtant hospitaliers et de les ramener avec eux lorsqu'ils viennent à l'hôpital, ce qui n'est pas normal», a déploré le professeur Ladjouze interpellant les pouvoirs publics pour une véritable prise en charge du problème qui prend des proportions alarmantes. Les intervenants ont également évoqué le problème du remboursement des médicaments qui se pose avec acuité. Le Professeur Aïcha Rezig Ladjouze, chef de service rhumatologie à l'hôpital de Ben Aknoun a insisté sur le diagnostic précoce de cette pathologie aux conséquences dévastatrices. Pour cette spécialiste, il est primordial de sensibiliser sur cette pathologie dans toutes ses manifestations et alerter sur la gravité de la polyarthrite et les conséquences irréversibles qu'elle peut entraîner. Les malades sont venus également apporter des témoignages bouleversants. A la souffrance de la maladie, handicapante et douloureuse, s'ajoute leur terrible désarroi. La pénurie de médicaments les pénalise fortement, notamment le Medrol (corticoïde) qui est en rupture sur le marché. Ils affirment que le médicament de Saidal, à savoir Prednisone est inefficace. Ce que confirment à leur tour les spécialistes. «Ce médicament a montré son inefficacité», ont-ils martelé. La maladie entraîne l'arrêt de travail dans 50% des cas avant 5 ans et l'invalidité dans 10% des cas avant 2 ans. Un vrai calvaire pour les malades qui se sentent livrés à eux-mêmes. La polyarthrite est une maladie chronique qui touche, dans une première phase, les articulations de la main, puis ceux des autres parties du corps avant d'atteindre certains organes comme le poumon, le coeur et le rein.Les intervenants ont, par ailleurs, préconisé l'introduction de la polyarthrite rhumatoïde dans la liste des maladies chroniques.