De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le complexe de l'ENAD Sour El Ghozlane, situé à 35 km au sud de Bouira, est sur le point d'enregistrer cette année une période de récession dans la production. Parmi les signes annonciateurs, les 522 employés licenciés au mois de juin dernier. Ce qui a poussé les travailleurs à protester en fermant la RN8 à la circulation. Entrée en exploitation en 1987, cette entreprise était considérée comme l'un des fleurons de l'industrie au niveau du pays et dans la région. Elle a joué un rôle important dans l'économie locale étant l'un des deux employeurs les plus importants de la région. Cette entreprise est desservie dans sa plus grande partie par le CW127 et la RN8 qui relient cette localité à l'autoroute Est-Ouest, dont la mise en action est effective depuis plus d'une année, facilitant ainsi l'acheminement rapide de sa production vers la capitale et vers le port de Béjaïa.De tout temps, les responsables du groupe ENAD se sont déclarés engagés dans une politique de recherche, de créativité et d'innovation, permettant le développement d'une gamme complète de détergents et de produits d'entretien efficaces et performants. La nécessité de se doter d'équipements capables de répondre aux normes requises pour la protection de l'environnement demeure le grand souci du groupe industriel ENAD. A titre indicatif, le complexe de détergents de Sour El Ghozlane produit à lui seul, selon les statistiques de 2004, 86 000 tonnes par an, dont 60 000 tonnes de détergents en poudre, 12 tonnes de détergents liquides, 6 000 tonnes de récurrents et 8 000 tonnes de tensioactifs. Cependant, après plusieurs années de déclarations rassurantes, les responsables du groupe ont motivé la décision de licenciement collectif des travailleurs de L'ENAD par la baisse sensible des ventes depuis le premier trimestre de l'année en cours. Tous les travailleurs contractuels ont été, précise-t-on, remerciés. Par ailleurs, les mêmes responsables avaient indiqué que les produits de l'ENAD sont victimes de la contrefaçon, ce qui s'est répercuté négativement sur les recettes de l'entreprise. Ils ont révélé que les ventes des différents produits ne dépassent pas les 8 tonnes par mois. Au même moment, des produits contrefaits ont été découverts dans les différents marchés de Touggourt, El Oued, Biskra et d'Alger. Ces produits sont cédés à des prix inférieurs à ceux de l'usine. Ce qui a nécessité l'ouverture d'une enquête par les services de la brigade économique. Sur un autre registre, face à ce recul, nous avons appris, de sources crédibles, que le P-DG de l'Enad, Mohamed Chadli, a été suspendu de ses fonctions, au mois d'octobre dernier. Un cadre de l'entreprise aurait été désigné pour assurer l'intérim en attendant la désignation d'un nouveau responsable. Devant notre tentative de savoir plus sur cette décision, aucun responsable n'a accepté de nous répondre. Cependant, des sources affirment qu'elle est en rapport avec les mauvais résultats de l'entreprise et les problèmes qu'elle a connus ces derniers mois. N. H. Enquête sur Henkel Algérie La justice s'intéresse à la filiale algérienne du groupe allemand Henkel. Selon nos informations, les parquets de Bouira et de Sétif ont lancé des enquêtes sur le non-respect par Henkel Algérie des dispositions du cahier des charges portant acquisition par Henkel des trois unités de l'Enad, situées à Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila, Sour El Ghozlane, dans la wilaya de Bouira, et Réghaïa, dans la wilaya d'Alger. La justice veut connaître les conditions ayant présidé à la cession, en 2001, de ces trois unités. Henkel est spécialisé dans la production et la commercialisation des produits de nettoyage, d'entretien, de colles bâtiment, etc. Les soupçons de la justice ont été suscités suite à la vente par Henkel d'un terrain à Réghaïa dans des conditions jugées douteuses. Cette opération a été précédée par une mise en vente par le même groupe d'un autre terrain à Chelghoum Laïd, selon les mêmes sources. Mais l'opération de vente de ce terrain n'a pas abouti après l'opposition des autorités locales qui ont jugé cette opération non conforme aux dispositions du cahier des charges de cession de l'ENAD.