La Kabylie subit un nouveau drame. Un entrepreneur, Hidouche Slimana, a été tué par les terroristes à Aghribs pour avoir refusé d'obtempérer à leurs ordres. Son cousin, Omar, détenu apparemment par erreur, a été relâché, hier matin, sans paiement de rançon. Cette énième affaire a relancé les débats sur la lancinante problématique de l'activité terroriste dans la région. C'est surtout à cause de cela que la population locale, lasse de subir le diktat des terroristes et sentant la démission de l'Etat, s'est mobilisée pour faire libérer les otages.Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Le mois de juillet dernier, dans la même localité des Ath-Jennad, plusieurs marches et rassemblements avaient été organisés à Fréha et ses environs pour exiger la libération d'un entrepreneur pris en otage. Le trentenaire, travaillant dans le bâtiment et les travaux publics, a été relâché sans paiement de rançon, selon des sources locales. La famille n'a jamais souhaité s'exprimer après la libération de son fils. Mais des mystères demeurent. Au début de l'année, un octogénaire, habitant la région de Baghlia dans la wilaya de Boumerdès, avait été kidnappé à Bounouh, daïra de Boghni, sa région natale. La population de toute la région s'était mobilisée. En plus du refus de payer le moindre centime, les habitants avaient menacé de prendre les armes pour faire libérer l'otage. Ce dernier avait été relâché à Ath-Kouffi, dans des conditions non encore précisées. Sa famille avait seulement indiqué qu'elle n'avait pas payé de rançon. Il y a lieu de rappeler que ammi Ali, l'otage, était malade. Des sources avaient lié sa libération à son état de santé. A l'automne 2009, un restaurateur d'Iflissen, daïra de Tigzirt, avait été kidnappé pour la deuxième fois. C'était le début de la mobilisation populaire en Kabylie contre les kidnappings. Des villageois, venus de toute la région, avaient refusé de payer la rançon et demandé la libération de l'otage sans condition. Ce qui fut fait. Là encore, aucune précision n'a été donnée. La victime, un quinquagénaire, a repris ses activités au grand soulagement de la population et de sa famille. D'autres entrepreneurs et commerçants n'ont pas eu cette chance. Ils ont tous été libérés, ou presque, dans des conditions plus au moins obscures. Tout le monde parle de paiement de rançons. Mais personne ne confirme. Seul l'ancien ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, avait donné une estimation de la valeur financière des sommes payées comme rançon. Rien n'indique que le douloureux épisode des Aghribs est le dernier. A. B.