La crise financière en Irlande n'affecterait pas l'euro dont le plan de secours constitue «un instrument efficace pour assurer la stabilité de l'Union monétaire», estime le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle. «Avec le plan de secours de l'euro, nous avons un instrument efficace pour assurer la stabilité de l'Union monétaire. L'Irlande dispose actuellement de réserves de liquidités en quantité suffisante. La situation est analysée au jour le jour», a déclaré M. Brüderle dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Focus paru aujourd'hui. «On ne peut pas comparer la crise actuelle en Irlande avec celle du printemps», a-t-il ajouté. Il a toutefois souligné que les aides financières aux pays en difficulté devaient être accompagnées de réformes. «Il est important pour la stabilité de l'euro que les Etats qui ne remplissent pas les conditions s'attendent à des conséquences», a-t-il dit. De son côté, le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague, connu pour son euro scepticisme, a «espéré» samedi que l'euro ne s'effondrerait pas dans la crise actuelle tout en ajoutant : «qui sait ?», lors d'une interview à la radio BBC. Interrogé sur un effondrement possible de la monnaie européenne, M. Hague a répondu : «Personne n'a plus que moi attiré l'attention ces dernières années sur les dangers d'avoir une monnaie où sont liés les taux de change et les taux d'intérêts de pays aux économies différentes. Mais j'espère bien que non». «Qui sait ?» a toutefois ajouté William Hague. La crise financière en Irlande, après la Grèce au printemps et en attendant peut-être d'autres pays, renvoie la zone euro lourdement endettée à ses lacunes et aux difficultés de maintenir la cohésion. «Nous sommes confrontés à une crise pour notre survie» et «si la zone euro ne survit pas, l'Union européenne ne survivra pas non plus», a déclaré cette semaine le président de l'UE Herman Van Rompuy. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a également exprimé jeudi sa «profonde inquiétude» face à la manière dont la zone euro gère ses problèmes économiques et budgétaires, appelant à un «changement conséquent» du mode de gouvernance.