De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Après examen par les spécialistes, les faux billets de 1 000 DA découverts, il y a 3 jours (voir notre édition du 23/11) au niveau de la BNA (agence du cours de la Révolution) à Annaba, se sont avérés «de très bonne qualité» puisque n'ayant pas été détectés par les appareils existant au niveau de l'institution bancaire. Ceci démontre, selon l'un des enquêteurs en charge de cette affaire, les moyens sophistiqués dont disposent les faux monnayeurs qui passent ainsi la vitesse supérieure. On est loin de la photocopieuse couleur et du mauvais papier qu'on peut facilement détecter à l'œil nu, les faux billets fabriqués passent pour être authentiques et il faut vraiment être connaisseur pour s'apercevoir de certaines imperfections.Le client, qui avait versé à la banque, la somme de 6 millions de dinars, ne s'était aperçu de rien et les 100 000 DA en faux billets étaient passés le plus normalement du monde. Arrêté et interrogé, celui-ci avait déclaré que la somme provenait de la vente d'une propriété à un tiers qui lui avait payé la totalité du montant en liquide. L'enquête menée par la brigade économique suit son cours et rien n'a encore filtré sur l'identité de l'acquéreur qui avait remis les faux billets au client de la banque.Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que des faux billets de 1 000 dinars, qu'on dit fabriqués en Chine, circulent dans la région de Annaba où des milliards de dinars échappent totalement au circuit bancaire puisque les paiements des transactions se font presque exclusivement en liquide. Ainsi, il y a quelque temps au niveau de la daïra de Berrahal, ce sont 3 millions de dinars en faux billets de 1 000 DA qui avaient été saisis par les services de sécurité, les billets en question étaient de mauvaise qualité. Au niveau du Trésor public de la wilaya de Annaba, ce sont 360 000 DA en faux billets de 1 000 DA qui ont été découverts par le caissier, lequel avait fait passer la somme par l'appareil de détection de faux billets. Cette découverte avait instauré un climat de suspicion au niveau de tous les commerces qui examinaient par deux fois les billets de 1 000 DA avant de les encaisser et cela continue jusqu'à aujourd'hui.«La solution à ce problème, nous confie un expert financier, en dehors de la répression de ce type de fraude et de l'application stricte de la loi en la matière, serait que l'argent rentre dans le circuit bancaire et que le paiement des transactions se fasse par chèque. Je pense que, si l'Etat décidait de retirer de la circulation les billets de 1 000 DA pour les remplacer par de nouveaux, cela permettrait de récupérer tout l'argent en circulation, de promulguer une loi interdisant le paiement cash à hauteur d'un certain montant et ainsi de faire revenir la masse monétaire en circulation dans le circuit bancaire.»