Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Colère, ressentiment, tristesse et déception à l'égard des Egyptiens, tels étaient les sentiments de milliers de citoyens à Annaba à l'issue du match d'hier tout en gardant espoir pour la rencontre prévue le 18 novembre à Khartoum. En effet, hier matin, les commentaires allaient bon train et chacun essayait à sa manière de donner une explication de ce qui s'est passé la veille au Cairo Stadium. «C'est normal qu'ils aient perdu, avec toute la pression qu'ils ont subi sur le terrain et hors du terrain. Nos joueurs ont tenu bon malgré ce qui s'est passé et je suis fier d'eux ; nous allons les dévorer crus au Soudan, vous allez voir», lance un jeune supporter. Dans la rue, des visages fermés, des regards absents et une colère toute algérienne sont perceptibles ; on regrette profondément ce qui s'est passé et on se dit que rien n'est encore perdu. «Ce n'est que partie remise, le match du Soudan prouvera au monde que, nous les Algériens, respectons le sport et croyons en ses valeurs que nous défendons. Les Egyptiens, quand ils sont venus chez nous, nous les avons bien accueillis et il n'y a eu aucun incident parce que nous considérons qu'ils sont nos frères. Cela n'a pas été le cas en Egypte, et c'est malheureux, un chauvinisme qui pousse à la haine et ce n'est pas bien», dit un vieil homme rencontré à La Colonne. Un jeune, visiblement très en colère, nous a confié qu'il ira au Soudan pour assister à la défaite de l'équipe égyptienne : «Ils se disent des pharaons, ils n'ont rien à voir avec cette grande civilisation. D'ailleurs, depuis le temps, ils n'ont rien apporté au monde.» Samir, du quartier la place d'Armes, voit la chose sous un autre angle. «Je suis quelque part heureux qu'on n'ait pas gagné au Caire parce que si cela avait été le cas qu'est-ce que ça aurait été. Je suis sûr qu'ils auraient massacré tout le monde là bas et ça aurait dégénéré entre les deux pays.» Vers 11 h, des centaines de jeunes parés des couleurs nationales se bousculaient devant les agences d'Air Algérie au niveau du cours de la Révolution et Sidi Brahim. Il y avait foule et tout le monde voulait son billet aller-retour pour Khartoum. Il faut dire que la nouvelle se rapportant à une subvention des billets décidée par la présidence de la République a insufflé l'espoir dans le cœur des milliers de supporters. La ville s'est très vite animée et a retrouvé la joie de ces derniers jours, le «one, two, three a repris des couleurs» et est repris à gorge déployée, les automobilistes et les passagers, avertisseurs sonores poussés à fond, exhibaient leurs passeports. «Nous irons tous à Khartoum et vive Bouteflika», entend-on crier. Les chants, la musique et le bonheur sont de retour ainsi qu'une victoire plus qu'assurée au vu du nombre de supporters prêts à tout affronter pour aller supporter cette équipe synonyme d'espoir pour tout un peuple.