La ville de Annaba vit au rythme des affaires de fausse monnaie. En l'espace d'une semaine, l'antique Hippone a connu deux affaires de fausse monnaie. Le hic dans cette histoire est que les faux billets ont été découverts au niveau des établissements financiers. Après BNP Parisbas, qui a encaissé une somme de 100 000 faux dinars, en billets de 1000 dinars, c'est au tour d'une agence de la BNA (Banque nationale d'Algérie) de faire l'objet d'une arnaques similaire. En effet, une somme de 10 000 faux dinars, également en billets de 1000 dinars, a été découverte au niveau de l'agence 811 de la BNA, dans la commune de Annaba. Selon les employés de cette agence, la fausse monnaie appartient à un client qui a déposée au guichet une importante somme d'argent. La même source précisera que les faux billets ont été identifiés par un appareil électronique de détection utilisant des rayons ultraviolets. Le client suspect, a-t-on indiqué, a été entendu par le bureau des enquêtes économiques de la sûreté de wilaya. Dans le cas de l'Agence Parisbas, faut-t-il le rappeler, la fausse monnaie a réussi à tromper la vigilance des employés de cette banque française. Les faux billets ne seront découverts qu'après leur passage au scanner de détection, au niveau de l'agence de la Banque d'Algérie de Annaba. Des sources au fait de ce dossier n'ont pas hésité à avancer que ces faux billets qui ont échappé à l'examen expert des banquiers, seraient fort probablement fabriqués à base d'un papier destiné spécialement à la confection de monnaie fiduciaire. Cette hypothèse renvoie directement au braquage, à Marseille, en novembre 2006, d'un camion transportant du papier appartenant à la Banque d'Algérie. Une partie de ce papier volé, destiné, à la fabrication de la monnaie, sera retrouvé, en janvier 2009, dans un atelier clandestin de la ville de Naples, en Italie. Quelques mois plus tard, les services de sécurité italiens ont récupéré 345 000 billets de 1000 faux dinars. D'autres rouleaux de la cargaison précieuse, volée à Marseille, seront retrouvés à Lyon. Interpol, ajoute-t-on de même source, est toujours à la recherche d'autres rouleaux non retrouvés et qui seraient utilisés dans la confection des faux billets saisis à Annaba. Cette ville côtière est, d'ailleurs, connue pour l'intensité de ses échanges commerciaux avec l'Italie. Un fait qui renforce la plausibilité de l'existence d'une filière de la mafia activant à Annaba. La police française avait révélé que le braquage du camion transportant le papier destiné à la BA à Marseille est l'œuvre d'une organisation criminelle transalpine. La rue annabi connaît un bout de l'implication de cette mafia dans des affaires de trafic de Corail. Il y a lieu de s'interroger, enfin, sur ce que peut faire le citoyen lambda face à cette nouvelle génération de faux monnayeurs qui ont pu tromper des établissements financiers, "chevronnés".