Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Ce n'est pas vraiment facile, en ce mois de Ramadhan, de concocter un bon plan pour passer ses soirées, après le f'tour et en l'absence de programmes dans les structures culturelles censées animer les veillées ramadhanesques. C'est la débrouille qui prend le relais, chacun s'inventant au jour le jour son propre «itinéraire» pour accéder à la chose culturelle. Certains, juste après avoir fait un petit tour en ville histoire de se dégourdir les jambes après le copieux repas du f'tour retournent chez eux pour se visser devant la télé et choisir l'un des nombreux programmes des chaînes satellitaires : on est passionné par telle ou telle série et on en suit les événements avec intérêt ; personnages, décors, faits historiques et évolution des situations dépeintes constituent l'essentiel de leurs soirées avant de tomber dans les bras de Morphée. D'autres préfèrent acheter des DVD piratés contenant plusieurs films, de mauvaise qualité pour la plupart, qu'ils regardent malgré tout, essayant de comprendre les fictions rapportées, ce qui n'est pas chose aisée puisque ni l'image et encore moins le son avec parfois des doublages mal synchronisés ne sont pas faits pour encourager le spectateur à suivre les péripéties de l'histoire retracée par le film.Pour les familles qui sortent le soir, il n'y a presque pas d'endroits où aller à part le parc d'attractions situé à l'ouest de la ville et qui, ces derniers temps, grouille de monde, ce qui fait l'affaire du gérant privé de cette structure de détente. Ainsi, profitant de la situation, ce dernier a augmenté les prix d'accès qui passent du simple au double et parfois même au triple pour des attractions qui fonctionnent par à-coups et dont la vétusté constitue un danger certain pour les enfants. Parfois les prix passent à 250 DA parce que soi-disant un artiste vient animer la soirée devant un nombreux public qui ne trouve même pas où s'asseoir et qui reste debout durant des heures pour écouter une musique de très mauvaise qualité. Il y a quelques jours, la soirée animée par Chaba Yamina a drainé des centaines de spectateurs venus des quatre coins de la ville et il avait fallu un service d'ordre spécial pour maintenir l'ordre au niveau du parc. Mais malgré cela, beaucoup de familles avaient quitté les lieux, préférant ne pas avoir à se bousculer pour assister au spectacle. Côté théâtre, même si la direction de la culture de la wilaya ainsi que la direction du TRA Azzedine Medjoubi ont élaboré un programme prévoyant la représentation d'une quinzaine de pièces couvrant presque tout le mois sacré, le public a fait défaut et l'engouement pour le 4ème art n'a pas été, à vrai dire, à la hauteur des ambitions des organisateurs. En effet, sur les 900 places que compte la salle de spectacle, on arrive à peine à remplir le quart dans le meilleur des cas. Les premières journées ont quelque peu découragé les acteurs qui attendaient un nombreux public. «Ce n'est pas encore bien entré dans les mœurs à Annaba, mais cela viendra, nous dit un responsable au niveau du théâtre, on n'a pas encore pris l'habitude d'emmener sa famille au théâtre mais, c'est sûr, on y viendra et on se bousculera devant les guichets pour avoir son billet, nous y croyons. Par contre et là il n'y a pas de doute, quand il s'agit de musique, ça draine les foules et le Festival national de la musique et de la chanson citadines dans sa 5ème édition sera un grand rendez-vous pour les mélomanes et pour tous ceux qui aiment la bonne musique de chez nous.» La soirée inaugurale hier a été une réussite et le public a été au rendez-vous pour apprécier les spectacles qui ont débuté dans la soirée. Le programme présenté prévoit 29 troupes et groupes musicaux locaux et même de l'étranger (Maroc et Tunisie) qui se produiront au théâtre régional et présenteront différentes variétés, entre autres, malouf, chaabi et andalou, ce qui certainement fera le bonheur du public annabi.