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«Le taux de suicide n'est pas plus important en Kabylie qu'ailleurs» Les résultats d'une enquête révélés lors des journées médicochirurgicales de Tizi Ouzou
De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad «Le taux de suicide n'est pas plus important en Kabylie que celui enregistré dans les autres régions du pays», a affirmé hier le professeur Ziri, également directeur général du CHU de Tizi Ouzou, lors de sa communication intitulée : «Profil clinique et épidémiologique des suicides à propos d'une enquête prospective dans la wilaya de Tizi Ouzou durant la période 2007-2008» au début de la tenue des 16èmes journées médicochirurgicales du CHU de Tizi Ouzou. Il a souligné l'absence d'enquêtes épidémiologiques traitant de ce phénomène qui demeure toujours «un acte ambigu et complexe», soulignant que la région de Kabylie est celle de la Méditerranée où il y a le moins de suicides. Durant cette même période d'enquête, il a relevé 132 cas de suicidés (78 en 2007 et 54 en 2008), dont la tranche d'âge dominante va de 40 à 49 ans avec une prédominance chez les hommes. Les modes de suicide s'effectuent en premier par pendaison, suivi de la défenestration (surtout chez les femmes et en ville) et, enfin, par armes à feu, selon l'enquête qui explique que les suicidés ont a priori un niveau d'instruction moyen, suivi du niveau primaire et secondaire, de personnes ayant un niveau socioéconomique moyen, donc vulnérables, de célibataires, de personnes mariées, de divorcés, de chômeurs, d'étudiants, de femmes au foyer et de sujets qui ont des antécédents psychiatriques. L'enquête révèle aussi que les victimes n'ont pas fait de tentatives de suicide. S'agissant de la période allant du 1er janvier au 23 novembre, 123 cas de suicide ont été enregistrés selon les données collectées par un autre intervenant ; les hommes arrivent largement en tête avec 94,76% des cas au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, regrettant au passage «le désintérêt manifeste des pouvoirs publics pour ce phénomène de suicide qui n'a fait l'objet d'aucune enquête […] et les raisons de ce désintérêt demeurent obscures car, continue-t-il, le suicide est un grand problème de santé publique et pose, par là même, un problème de santé mentale de la population». Lors de l'ouverture des travaux, les autorités locales, wali, P/APW et universitaires, ont insisté sur la nécessité d'inscrire un nouveau CHU pour la wilaya de Tizi Ouzou en raison de la structure dépassée du CHU actuel qui date de l'époque coloniale et de sa vocation régionale couvrant une population de 3,2 millions de personnes (chiffres de la direction générale du CHU). Cette population est issue des wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa et Tizi Ouzou.