De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani L'affaire des faux billets en coupures de 1 000 DA a créé une véritable psychose à Annaba que les faux-monnayeurs ont choisie à dessein pour écouler leur «marchandise». En effet, dans cette ville de l'Est, l'explosion de l'informel qui a tout accaparé a fait que des sommes faramineuses en liquide passent d'une main à l'autre et échappent à tout contrôle. Durant la semaine dernière, le billet de 1 000 DA est examiné sous toutes les coutures, scruté, froissé, vérifié à la lumière pour s'assurer de l'image en filigrane de l'Emir Abdelkader avant d'être accepté. D'autres, ne sachant que faire, refusent carrément de l'encaisser au motif qu'ils ne peuvent prendre le risque de tomber sur un faux billet. Il faut dire que les faux-monnayeurs se sont, cette fois, surpassés puisqu'il est quasiment impossible de faire la différence à l'œil nu entre un vrai billet de 1 000 DA et un autre qui est faux. Les banques, elles-mêmes, équipées d'un matériel obsolète ne peuvent détecter les faux billets en ayant recours aux ultraviolets. Un spécimen de ces faux billets a été récemment transmis aux banques pour qu'elles puissent faire la différence mais ces dernières qui disposent de compteuses reliées aux détecteurs aux ultraviolets n'ont pu le faire. Les faux billets frisent la perfection à tel point qu'on a marqué le faux billet de peur qu'il ne soit impossible de le distinguer. Il a fallu apporter une autre compteuse relié à un détecteur infrarouge pour s'apercevoir de l'imperfection. En effet, la compteuse, arrivée au faux billet, s'arrête pour afficher sur le petit écran «exposer le billet à l'infrarouge». Ledit billet passe donc au détecteur et on découvre que celui-ci se présente sous la forme d'un papier blanc avec la bande argentée comme les autres vrais billets mais avec une différence de taille, le dessin représentant le buffle apparaît alors que sur le vrai billet l'image n'apparaît pas. L'opération a été répétée à plusieurs reprises avec le même résultat et on a donc adopté cette méthode pour déceler les faux billets. Mais ceci ne règle pas le problème ; si les banques disposent des moyens de placer au niveau de leurs caisses ces détecteurs modernes, les petits commerçants ou ceux activant dans l'informel, le particulier ou le petit artisan payé en liquide n'ont pas les moyens de s'assurer de l'authenticité des billets qu'on leur remet. Aussi, un climat de suspicion et de crainte s'est installé dans toute la ville, on vérifie les sommes qu'on a chez soi et on se rapproche des banques pour les déposer avec la peur au ventre, la peur de découvrir que tout ou partie des billets présentés sont faux et il faudra dans ce cas se rappeler d'où on les a retirés ou par qui ils ont été remis.