Londres a repris hier à Pékin le flambeau olympique, les organisateurs promettant en 2012 des Jeux à visage humain, pour lesquels l'accent sera mis sur la réhabilitation d'un quartier défavorisé de la capitale. Pour ses jeux Olympiques, la Grande-Bretagne espère aussi amplifier le succès sportif inespéré connu à Pékin, où ses nageurs, cyclistes ou marins, en particulier, ont remporté 19 médailles d'or, récompense d'un investissement financier de 330 millions d'euros sur les quatre dernières années. Le budget des Jeux de Londres est sans commune mesure avec celui de Pékin, le plus élevé de l'histoire, estimé entre 25 et 30 milliards d'euros. Fixé initialement à 3,4 milliards de livres (4,3 milliards d'euros), le budget londonien a cependant déjà triplé pour atteindre 9,3 milliards de livres (11,8 milliards d'euros). Pour le comité d'organisation londonien (Locog), Londres n'a pas vocation à rivaliser avec les Jeux de Pékin, dont le Premier Ministre britannique Gordon Brown a salué le «succès spectaculaire» et estimé qu'ils avaient su «frapper l'imagination du monde entier». «Il est peu probable que nous verrons à nouveau d'autres jeux Olympiques de cette portée et de cette stature», a estimé Sebastian Coe, le président du Locog. «Le Comité international olympique [CIO] lui-même reconnaît que [Pékin], c'est la dernière édition des Jeux qui ressemble à cela». «Il est clair que la Chine a mis la barre très haut», a approuvé le président du CIO, Jacques Rogge. «Ça va être un défi pour Londres, comme pour tous les Jeux ultérieurs. Mais j'espère que Londres mettra la barre encore plus haut.» «Londres ne pourra pas égaler Pékin dans certains domaines comme la capacité de mobiliser des centaines de milliers de volontaires. Mais Londres a des avantages uniques. Les Jeux sont uniques. Londres, c'est la capitale du pays qui a inventé le sport moderne, le fair-play […] C'est autour de cette identité que Londres pourra construire ses Jeux», a-t-il ajouté. Les infrastructures de la 30e Olympiade en 2012 se veulent résolument plus modestes que celles de Pékin, symbolisées par le gigantisme du «Nid d'oiseau», spectaculaire stade aux 90 000 places. Le futur stade olympique, situé au cœur d'un quartier déshérité de l'est londonien que les Jeux doivent permettre de réhabiliter, est une enceinte de 85 000 places, qui sera réduite à 25 000 à la fin de la compétition. «Le stade sera fondé sur un concept très différent de celui de Pékin», a expliqué Sebastian Coe. «Nous pensons laisser [après les Jeux] un stade polyvalent de 25 000 places, pour lequel nous sommes en train d'envisager une implantation de commerces, tout comme éventuellement des activités dans l'éducation, ou même dans les divertissements.» L'objectif est d'éviter le syndrome des «éléphants blancs», qui a touché tant de villes olympiques, avec des infrastructures délaissées dès les JO terminés. Le parc olympique de Londres doit ainsi être transformé en ce que les organisateurs présentent comme «le plus grand parc urbain créé en Europe depuis plus de 150 ans». Pour le maire de Londres, Boris Johnson, le legs des Jeux de Londres sera indiscutable. «Une part énorme de notre investissement pour le parc olympique concerne l'héritage», a-t-il indiqué. «Nous nettoyons les lieux, enterrons les lignes électriques, améliorons les routes, les voies ferrées et installons des infrastructures pour les nouvelles énergies.»