Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Depuis quelques années, l'économie nationale, est gangrenée par le marché informel. Face au laxisme affiché des pouvoirs publics, le commerce informel prend de plus en plus d'ampleur. Sur tout le territoire national, les marchands ambulants s'installent en toute quiétude, au su et au vu de tout le monde. Avec leurs marchandises de fortune, ils envahissent, en effet, des espaces publics, même les trottoirs ainsi que les ruelles pour vendre leurs articles. Conséquences : des activités illégales qui génèrent de l'argent, portent préjudice à notre économie, mais surtout un climat d'insécurité qui règne dans ces lieux. Alger, à l'instar des autres wilayas, est également frappée de plein fouet par ce phénomène. En effet, plusieurs lieux de vente, notamment les marchés, ont été envahis par ces marchands ambulants. De Bab El Oued à Bachjarah en passant par Belcourt, le constat est le même : encore et toujours des vendeurs à la sauvette et ce, devant l'inertie des autorités compétentes censées éradiquer ce genre de pratique. Hier, lors de notre virée à Bab El Oued, la situation n'a pas changé d'un iota. Pratiquement toutes les ruelles étaient occupées par les vendeurs ambulants. «Ecoutez, monsieur, tout le monde nous accuse d'occuper ces lieux, mais la population doit savoir que nous sommes également des victimes de la politique économique du gouvernement. Si les pouvoirs publics nous construisent des marchés pour exercer légalement nos activités commerciales, je serai le premier à opter pour ce choix», nous a indiqué Mohamed, vendeur de fruits. «Cessez de prendre pour cible les jeunes en quête de travail. Moi, je préfère travailler dans ces conditions plutôt que de voler ou vendre des stupéfiants…» tient-il à préciser. Toutefois, aux dires des commerçants avoisinants, la présence de ces activités a comme corollaire des rixes et des vols. En clair, un climat d'insécurité s'est installé en ce sens que des femmes venant faire leurs courses se font régulièrement agressées. «La présence de ces jeunes portent à tous les coups préjudice à notre activité commerciale. Alors qu'ils bloquent les ruelles et les entrées de nos points de vente par leurs étals de fortune, des rixes et des vols sont enregistrés quotidiennement. Une cliente s'est même fait voler la semaine dernière à l'entrée de mon magasin», nous avoue un pharmacien de Bab El Oued. La situation semble s'améliorer au niveau de la place des Martyrs. En effet, les services de sécurité, nous dit-on, ont procédé, la semaine dernière, à l'éradication de tous les étals déposés sur les trottoirs. Le motif avancé par nos différents interlocuteurs a trait à la sécurité. «Si ce n'est pas à cause de l'insécurité, croyez-moi que la situation ne changera jamais», ajoutent les mêmes sources, pour qui dès le retour de l'accalmie, les vendeurs ambulants seront de retour.