L'opération de renouvellement des structures, soit par désignation, élection, ou cooptation, a touché 1 514 kasmas sur les 1 594 que compte le parti du Front de libération national, soit 95% du taux global, a indiqué hier le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem.Il reste encore 80 kasmas, dépendant de 3 mouhafadhs, dont les bureaux n'ont pas été renouvelés, en raison de la difficulté de définir le réservoir électoral avec exactitude, a affirmé M. Belkhadem, lors d'une réunion d'évaluation tenue hier à l'hôtel El-Riadh à Alger, en présence de quelque 300 membres du comité central, désignés comme encadreurs de l'opération de la restructuration des kasmas. Hormis le nombre important de kasmas, il devait expliquer que l'opération de restructuration a connu un retard dû à la non-préparation des encadreurs à tenir les assemblées générales, mais aussi, au fait que certains militants n'ont pas renouvelé leur carte d'adhérent. D'ailleurs, trois personnes ayant été élues au bureau des kasmas sont toujours membres dans d'autres partis, a révélé Belkhadem, en affirmant que les listes font l'objet d'enquêtes minutieuses, en vue de barrer la route aux militants qui alternent entre les partis. Usant d'un langage didactique, il a estimé que la restructuration du parti, décidée au lendemain du 9ème congrès, «qui relève de la pratique démocratique», recèle, au côté de ses avantages, des contraintes inhérentes au choix des candidatures des militants. D'où l'insatisfaction affichée par certains militants qui contestent les choix, a-t-il affirmé, avant d'expliquer que ce choix s'est fait de diverses manières, dont la cooptation en cas d'entente au sein des militants, le recours aux urnes pour départager les candidats en cas de différends, ou encore la désignation. Belkhadem réaffirme que la crise qui est née de cette opération de restructuration du parti est «un signe de bonne santé du parti», tant que «les militants se bousculent pour présenter leur candidature aux postes de responsabilité, cela relève de l'ambition». Dans ce cas précis, «il est légitime pour chacun des militants d'être ambitieux», néanmoins, a-t-il affirmé, «les ambitions doivent être à la mesure des compétences de chacun». Il devait, ce faisant, dénoncer certains comportements «égocentriques», qu'il a qualifié de diaboliques. «Il n'y a pas de clans au FLN», dira-t-il, avant d'enchaîner : «Mais, il ne doit pas mordre la main qui le nourrit», en rééditant sa fameuse phrase : «Le FLN n'est pas une monture à prendre.» Aussi, recommandera-t-il à chaque militant de «lâcher du lest» car, pour lui, «la véritable valeur du militant n'est pas dans la responsabilité qu'il occupe, mais elle est intrinsèque à lui». Belkhadem a expliqué que la genèse de la crise qui secoue actuellement le parti du FLN remonte à la publication de la liste des membres du bureau politique, une quinzaine qu'il fallait choisir entre 350 militants, a-t-il précisé. Et un tantinet ferme, mais décidé, le secrétaire général du FLN a mis en garde les «réfractaires» au sein du parti, qu'il n'a pas nommés, en haussant le ton. «La division favoriserait l'affaiblissement non seulement du parti, mais aussi de l'Algérie», a affirmé Belkhadem, en voulant pour preuve les événements d'Octobre 1988. En des termes à peine voilés, il a menacé de sévir contre ses détracteurs. «Je ne badinerai pas avec les tentatives d'affaiblir le parti», a martelé Abdelaziz Belkhadem, avant d'appeler les contestataires au sein du parti, qui ont des doléances au sujet des candidats, à les déposer au niveau du comité central pour, dit-il, couper court aux «nombreuses» rumeurs. Lesquelles rumeurs, a-t-il poursuivi, «ne sont pas à la mesure de la valeur des hommes du parti», et «ne leur profitent pas», parce que, a-t-il dit, «le FLN a connu des crises beaucoup plus graves».Le secrétaire général du FLN a indiqué que, pour la prochaine étape de la restructuration des mouhafadhas, une demande a été introduite auprès du comité central du parti, pour que les AG se tiennent durant les mois de janvier ou de février, en raison du calendrier chargé du parti. Dans ce dernier figurent la tenue d'un colloque international sur les détenus dans les prisons coloniales les 5 et 6 décembre, une réunion de l'Alliance présidentielle, le 18 décembre, et celle du comité central, les 23 et 24 décembre, et enfin, des rencontres régionales sur le plan quinquennal. A. R. Les exclus de Djelfa saisissent Belkhadem Ils étaient une dizaine de militants exclus de la restructuration du FLN dans la wilaya de Djelfa à camper aux abords de la salle des conférences de l'hôtel El Riadh (Alger) où se tient une réunion d'évaluation de l'opération présidée par Belkhadem. Munis de pancartes, les «recalés», qui se défendent pourtant d'appartenir à un quelconque «mouvement de redressement», ont tenu à porter à la direction du parti, en laquelle ils croient toujours, leurs protestations, notamment «l'exclusion et la marginalisation» dont font l'objet les militants de plusieurs kasmas de la part du mouhafadh de Djelfa. A ce dernier, ils reprochent de monopoliser les cartes d'adhésion, d'avoir tenu des assemblées générales «fictives». Les militants de Djelfa estiment que le «marchandage» a caractérisé l'opération qui a abouti à l'élection de personnes contestées et de surcroît ont failli lors des précédentes élections. En revendiquant la suspension du mouhafadh, les militants contestataires réclament une commission provisoire de wilaya. A. R.