Au moment où les dirigeants européens et africains sont réunis à Tripoli pour tenter de relancer un partenariat économique entre les deux continents, les Américains courtisent le Maghreb avec comme projet l'encouragement de l'entrepreunariat au Maghreb. L'initiative est venue du président américain Barack Obama, lors du sommet présidentiel organisé en avril dernier à Washington. En organisant aujourd'hui et demain à Alger une rencontre sur l'entrepreunariat au Maghreb, les responsables américains ont dévoilé leur intention d'accompagner les pays musulmans dans l'amélioration des conditions d'entrepreunariat à travers une série de partenariats régionaux. Ce qui explique la réunion d'aujourd'hui. L'Afrique et le Maghreb se retrouvent donc au centre d'intérêt des Américains et des Européens. Quels résultats pourrait-on attendre de ces rapprochements ? Il est clair qu'à travers les initiatives venant de la part d'autres, l'objectif principal est d'exploiter au maximum les ressources naturelles de la région. Même les terres arables n'ont pas échappé à cette exploitation en dépit des mises en garde des ONG et des écologistes. Les propositions de partenariat dans différents domaines ne sont qu'une manière déguisée de tirer profit des richesses maghrébines et africaines. Les partenariats à long terme et la coopération scientifique pour le transfert des technologies n'en sont qu'un moyen. Si au moins ces partenariats et ces projets apportaient des améliorations notables aux populations de ces pays qui sont parmi les plus pauvres au monde. Le transfert technologique et le partenariat gagnant-gagnant se font toujours attendre. Preuve en est, de nombreux accords signés entre les pays de ces deux continents sont restés sans application. Même les engagements de l'Europe pour aider l'Afrique à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement n'ont pas été tenus. Les paroles ne sont pas suivies d'actes. La crise économique est venue pour ces pays à point nommé pour justifier ce recul. Aussi, le déséquilibre entre la dimension politique et la dimension économique du partenariat est flagrant, comme l'ont souligné à Tripoli les participants au sommet Afrique- Union européenne. Les échanges en sont toujours au stade commercial. Mais, sur un autre plan, point d'avancée. C'est le cas en matière de lutte contre le réchauffement climatique, dont l'Afrique subit les conséquences à travers des inondations et sécheresses cycliques. Ce qui pourrait d'ailleurs, selon les experts, intensifier la crise alimentaire sur ce continent au même titre que l'Asie. Donc, dans ces réunions, les priorités sont plutôt unilatérales, c'est-à-dire soit européennes, soit américaines. Pour le deuxième côté, l'attente risque de durer. Encore faudrait-il d'abord assurer une cohésion entre les dirigeants africains. Le retard pris par le projet de l'intégration économique maghrébine illustre cette divergence dans les démarches. S. I.