Grande et belle victoire pour le Qatar. La Fifa a décidé de confier à ce «petit» pays l'organisation du grandiose et prestigieux événement qu'est la Coupe du monde de football, pour l'année 2022. Evidemment, cette désignation est restée en travers de la gorge de tous les prétendants, surtout les «grands» pays qui y ont vu un camouflet, voire une insulte à leur suprématie. On peut comprendre la déception. On peut même admettre une certaine dose de subjectivisme, de nombrilisme et de suffisance. Mais cela ne justifie aucunement la lapidation en bonne et due forme à laquelle se sont livrés certains responsables et médias occidentaux à l'adresse du Qatar qu'ils estiment incapables d'organiser le Mondial, comme leurs pays le feraient.En réponse à tous leurs détracteurs, les dirigeants qataris se sont contentés d'affirmer qu'ils démonteront et démentiront toutes les critiques non par des discours, des déclarations et des professions de foi, mais par des réalisations concrètes qui honoreront non seulement le Qatar, mais tout le monde arabe et même ces pays que le Nord veut toujours maintenir dans un rang secondaire, dépendant. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani l'a d'ailleurs clairement exprimé, jeudi dernier à Alger, en affirmant que la désignation du Qatar «est un événement qui vous concerne vous aussi en Algérie ainsi que tout le monde arabe». Ce «sera un nouvel essor pour la région du Moyen-Orient», assurera-t-il. Son fils, qui préside le Comité de candidature à l'organisation du Mondial 2022, cheikh Mohammed Ben Hamad Al-Thani, renchérira en déclarant de Zurich que «le Qatar est capable de grandes réalisations même si c'est un petit pays». «C'est promis, les installations sportives seront d'une qualité optimale et feront la fierté de tous les Arabes.»Les responsables du Qatar ont d'ailleurs déjà retroussé leurs manches pour se mettre immédiatement au travail. Ils entendent réussir leur pari en dotant le pays de plusieurs stades, d'un réseau moderne de transport et d'infrastructures d'accueil à la mesure du rendez-vous mondial de football. Ils sont allés jusqu'à promettre de climatiser les stades. Et, pour encourager les autres pays à s'engager dans la brèche qu'ils ont ouverte, ils se sont engagés à démonter une partie des installations après le Mondial pour être offertes à des pays en développement, pauvres en infrastructures sportives. Quant à l'impact du Mondial 2022, le Qatar y voit un moyen de «balayer les préjugés» sur le Moyen-Orient et le monde musulman en général.Tous ces arguments jouent indéniablement en faveur du Qatar. Les pays du Sud en général et le monde arabe en particulier devraient en prendre de la graine et, en attendant de suivre l'exemple qatari, soutenir ses efforts pour réussir de la manière la plus éclatante l'organisation du Mondial 2022. «Nous sommes tous des Qataris», devrait-on se dire et à chaque pays d'apporter sa pierre à l'édifice pour que le Sud puisse un jour discuter d'égal à égal avec le Nord. H. G.