Photo :S. Zoheir Par Samira Imadalou C'est avec une feuille de route bien étudiée et bien tracée que le secrétaire américain adjoint à l'économie, M. José W. Fernandez, a effectué la semaine dernière une visite à Alger. Le responsable américain a eu au total cinq jours, du 29 novembre au 2 décembre, pour tenter de convaincre les représentants du gouvernement algérien sur l'importance de l'initiative qu'il est venu proposer aux pays du Maghreb lors de sa première escale algéroise. Le responsable américain a, au terme de ses entretiens réussi à arracher le quitus algérien dont. Les représentants du gouvernement se sont engagés à œuvrer pour la mise en marche de cette initiative intitulée pour rappel : «Partenariat nord-africain pour les opportunités économiques ( NAPEO). L'hôte de l'Algérie n'a pas manqué de donner le moindre détail sur cette proposition.Au final, M. Fernandez est reparti d'Alger bien satisfait pour poursuivre sa tournée maghrébine dans le but d'avoir l'aval des autres pays. Si pour le Maroc et la Tunisie, les choses sont déjà claires avec le lancement de Injaz, pour l'Algérie, on enregistre les premiersà donner des résultats et pour la Libye, du chemin reste à parcourir. Les états-Unis qui ont commencé à travailler depuis longtemps sur cette initiative ont franchi un premier pas en lançant il y a quelques années, le programme Injaz doté d'une enveloppe de 2,4 millions de dollars pour toucher 700 000 jeunes musulmans dont 22 000 au Maghreb. Le Maroc et la Tunisie travaillent déjà avec les USA dans le cadre d'Injaz. Le programme «Junior Achievement-Injaz Al Arab», s'étalant sur 7 ans est en cours comme déjà souligné au Maroc et en Tunisie. Son développement est attendu en Algérie où le travail sera prochainement entamé dans le cadre d'un accord d'association et de partenariat qui sera signé le 13 décembre prochain entre l'école Management Développement International (MDI-Alger) et le dit programme. Cet accord, faut-il le noter, porte sur l'accompagnement par Injaz El Arab de la nouvelle académie algérienne d'entreprenariat, récemment créée par MDI-Alger, en matière de management, de marketing et de formation au profit de jeunes entrepreneurs algériens.Toujours en application de ce programme, un représentant d'Injaz devrait entamer ses activités dans les prochains jours en Algérie une fois les autorisations nécessaires obtenues auprès des pouvoirs publics. Pourquoi avoir choisi le Maghreb pour lancer ce projet ? «Nous avons travaillé sur ce projet depuis longtemps. Il y a une dizaine d'années, les Etats-Unis avaient annoncé leur intérêt à approfondir leur engagement économique dans la région du Maghreb», a rappelé à l'ouverture de la conférence consacrée à la présentation du NAPEO le secrétaire américain adjoint à l'Economie. Et d'ajouter pour justifier le choix du Maghreb : «Nous croyons qu'il existe d'importantes opportunités pour la croissance économique, des liens très solides dans le monde des affaires, de nouvelles formes de partenariat économique et des contacts entre personnes de part et d'autre des Etats-Unis et d'Afrique du Nord». La jeunesse et les richesses naturelles sont en effet les atouts que compte cette région du monde. A travers, le partenariat proposé, les Etats-Unis, selon le discours officiel, veulent faire profiter les jeunes de cette région de cette initiative inspirée des différentes résolutions prises en Amérique précédemment pour le développement et l'entreprenariat chez les jeunes. C'est en effet sur l'exemple d'une nouvelle approche universelle du Small Business Act (SBA), une action initiée, pour rappel, dans les années 1950 en vue de valoriser le tissu américain des PME, qu'on essaye de promouvoir un groupe d'experts algériens ces dernières années. Cependant, rien n'a été conclu dans ce cadre. Il a fallu que les Américains lancent l'idée pour que l'écho soit favorable. En effet, les ministres avec lesquels M. Fernandez a eu des entretiens ont accueilli favorablement ce projet de partenariat. Même le Conseil consultatif pour les PME (CNC-PME) a appelé les autorités algériennes à reproduire «localement cette expérience afin de transformer le secteur national des PME en “une véritable force de frappe économique”». Pour cela il reste beaucoup reste à faire. L'Algérie compte sur l'appui américain dans ce sens. Mais elle compte aussi sur la diaspora algérienne établie aux Etats-Unis, comme l'a souligné le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi. Un engouement est également à signaler du côté des jeunes entrepreneurs qui font souvent face à de nombreux obstacles pour lancer leurs investissements comme l'a souligné Wadadi, une jeune opératrice dans le secteur des services (précisément les nouvelles technologies de l'information) venue de Mauritanie et qui a bien voulu revenir sur son expérience lors de la dernière conférence en Algérie. «Dans notre région, les jeunes entrepreneurs font face à trois obstacles essentiellement d'ordre de financement. C'est pour cela que nous avons besoin d'appui pour concrétiser nos projets et contribuer à la création d'emplois». A travers ses piliers qui se résument en cinq points : le réseau de jeunes entrepreneurs, l'incubateur de la technologie et de l'innovation en Afrique du Nord, l'académie nord-africaine de formation, l'incubateur industriel et enfin le Centre d'excellence de l'entrepreneuriat d'Afrique du Nord, cette initiative qui a réussi aux Etats-Unis répondra-t-elle aux attentes des jeunes Maghrébins. Tout dépend de la suite que donneront les autorités de la région à leur engagement. Mais tout dépend aussi des réels objectifs assignés à ce projet par les américains. Car, là encore, beaucoup d'autres points restent à éclairer.