Photo : M.Medjahdi De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi La troisième édition du prix Mohamed a fait de Kamel Daoud, journaliste au Quotidien d'Oran, l'heureux élu. Le jeune auteur a été désigné lauréat du premier prix, doté de 1 million de dinars, pour son livre l'Arabe et le Vaste Pays de O. Le prix lui a été remis par le représentant du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Sur les 29 participants, 4 ont été retenus. Dans son allocution d'ouverture, l'écrivaine et universitaire Nadjet Khadda a souligné que, pour la troisième édition du prix Mohamed Dib, décerné par la fondation Dib, «on a eu la joie de voir concourir un certain nombre de textes de bonne facture, voire de très bonne facture». Les membres du jury ont pu sélectionner quatre recueils de qualité. Il s'agit, selon Mme Khadda, de l'Arabe et le Vaste Pays de O de Kamel Daoud, de Grenade de Yamilé Guebalou Haraoui, du Chuchotement des anges de Kaouthar Adimi et, enfin, de Grain de folie de Mohamed Houat. S'agissant du lauréat, l'oratrice dira qu'«incontestablement, nous avons affaire à un écrivain qui saura s'affirmer dans le monde littéraire». Lors de l'ouverture inaugurale, la présidente de la fondation Mohamed Dib, Mme Benamansour Sabeha, n'a pas manqué de rendre hommage au défunt écrivain, une figure aussi marquante de la littérature algérienne. «La grande maison a tenu à faire de Tlemcen, ville natale de l'écrivain, lieu de l'origine, l'espace de glorification du travail dibien. Les travaux qu'elle conduit ne sauraient être envisagés autrement que dans cette relation d'échange avec l'autre, avec le monde dans lequel s'inscrit toute la quête de Mohamed Dib», dira-t-elle. Mme Benmansour a rappelé qu'au nom de l'association, mais aussi au nom de tous ceux qui militent pour une permanente mise en valeur de tous les jeunes talents cherchant à s'exprimer dans notre pays, il faut faire de la culture et du savoir le lieu de rencontre de toutes les différences et de la création d'expression d'un humanisme sans lequel rien ne saurait être possible. Notons que la prochaine édition du prix Mohamed Dib, qui se tiendra normalement dans deux ans, sera ouverte aux auteurs du monde entier. Le prix entend s'inscrire dans une dimension universelle et revêtir un cachet international. Le prix dépassera désormais les frontières nationales. Par ailleurs, un festival international est organisé dans le sillage de l'attribution du prix Dib. Cette rencontre qui a pour thème «patrimoine et créativité», permettra aux spécialistes de débattre plusieurs sujets, notamment «Tlemcen ou le lieu de toutes les écritures, patrimoine, patrimonialisme, patrimonialité» Outre des expositions artisanales, il est prévu des projections de films, dont le documentaire de Arezki Metref Ath Yani, paroles d'argent. La projection est attendue à la fois par les participants et par les artisans de Tlemcen, curieux de connaître l'art de la bijouterie tel que pratiqué par les Ath Yani. Le documentaire d'une durée de 52 minutes, qui a déjà été projeté à Alger, est un subtil mélange de portraits d'artisans bijoutiers et d'analyses sur le destin des artisans. Les artisans de Tlemcen, comme ceux des Ath Yani, sont confrontés aux mêmes difficultés dont la principale est le risque de voir leur art disparaître, si une relève n'est pas préparée.